C’est l’arcane X, le nombre dix symbolisant le retour à l’unité, le renouvellement mais aussi l’achèvement. Avec la Roue de fortune, nous entrons dans une nouvelle phase du Tarot. Cette roue, qui tourne sans cesse, est le symbole des forces de la destinée. C’est aussi la lettre hébraïque iod, le principe actif créateur. Avec la Roue de fortune, les temps changent, mais c’est à double tranchant, cela dépend d’où l’on part. Les cycles du destin s’accomplissent, les situations se débloquent. C’est la carte du changement, plutôt positif.
Une roue à deux cercles est fixée au bout d’un mât qui repose sur deux croissants posés sur l’eau. Sur le cercle extérieur, deux personnages semblent tirer la roue chacun dans un sens opposé. A droite, un diable, à gauche, une sorte de chacal jaune, rappel du dieu égyptien Seth. En haut une Sphinge ailée, armée d’un glaive, assiste à la scène et surveille l’équilibre. En bas, deux serpents, l’un rouge, l’autre vert, s’enroulent et dansent autour du mât.
La roue à deux cercles, dont celui extérieur est rouge, symbole du corps, et celui intérieur est bleu, symbole de l’âme, est à l’image de notre vie ou de nos vies successives. Les cycles de réincarnation ou les cycles à l’intérieur d’une vie sont exactement la même chose.
Le moyeu central, c’est l’esprit. Il y a bien une manivelle, mais personne ne peut l’actionner. De ce moyeu, convergent sept rayons visibles, comportant de petits anneaux comme les sept planètes visibles autour du soleil. En réalité il y a huit rayons, mais un est caché par le mât central. Le huit, c’est le symbole de l’équilibre cosmique de la Justice.
Sur la droite du cercle extérieur de la roue, côté ouest, côté Occident, le monde profane, un diable rouge et vert, Baphomet, la tête en bas, tire la roue vers le bas. Symbole des énergies destructives et involutives, son trident bleu relie à l’affectif et au spirituel.
Sur la gauche, un chacal bleu et jaune, le dieu égyptien Seth, Dieu des morts et du mal, côté est, symbolise les énergies constructives et évolutives. Il tient dans la main un caducée en signe de la connaissance.
Au sommet une Sphinge ailée, armée d’un glaive, comme la Justice, tranche chaque fois qu’il y a conflit et forces contraires. Sa coiffure est surmontée du signe du soufre, rappel à l’Alchimie, et symbole du feu intérieur purificateur.
Les couleurs de la Sphinge ne sont pas là au hasard. Elles représentent les quatre éléments. Le visage rouge, le feu, les ailes bleutées, l’air, la poitrine verte, l’eau et l’arrière-train, la terre.
Sa poitrine, comme les seins nourriciers d’une mère dont nous sommes issus, est verte comme les eaux sur laquelle repose la Roue de fortune.
Les eaux vertes, symboles des eaux primordiales, de l’origine des choses.
Les deux lunes sorties des eaux matricielles, symboles de la génération de la Mère, l’une rouge pour la polarité masculine, l’autre verte pour la polarité féminine, semblent supporter tout l’édifice.
Deux serpents enroulés autour du mât, là encore, l’un rouge et l’autre vert, rappelle l’image du caducée d’Hermès.
La Roue de fortune est associée au signe zodiacal du Bélier et l’équinoxe du printemps, point d’équilibre entre l’hiver et l’été.