C’est tout à fait indéniable, les origines du Vaudou sont africaines. Elles s’enracinent du Bénin, en passant par le Nigéria et le Togo, et couvrant le sud est du Ghana. Dans cette région, on y trouve des populations aussi diverses que les Yorubas, les Adjas, les Fons, les Guins, les Ouatchis et les Evhés togolais. Un brassage culturel relié aux traditions du Vodun (vodou), mais qui n’est pas bien caractérisé. Nous sommes en effet en Afrique, où la créativité est permanente et variable.
En Afrique, il n’y a pas un Vaudou de base, commun à toutes les peuplades. Chaque communauté, chaque groupe d’adeptes pratique une forme particulière de Vaudou, révérant ses entités et ses divinités.
Dans ces territoires africains, le Vaudou est aussi ce qu’on appelle la culture « Orisha », un culte qui désigne des êtres ou des puissances invisibles que les hommes s’efforcent de contrôler. On y trouve pêle-mêle, le culte des ancêtres, souvent célèbres et prestigieux, voire de sang royal, les quatre éléments, les grandes forces de la Nature, le Ciel, l’Eau, la Foudre et la Terre. Dans la pratique vaudou des Africains, le sacré n’est pas séparé du profane. Les deux caractères sont intimement mêlés dans la vie quotidienne, le bien et le mal, le magique et l’ordinaire.
Chaque village, chaque famille, chaque substance banale est pénétrée par son propre Vaudou. Même les enfants peuvent avoir un protecteur particulier au sein du rite vaudou. C’est pourquoi les offrandes ont une grande importance. Elles apportent ici-bas, la reconnaissance et l’assimilation dans la religion. Car le Vaudou est une histoire de tradition, une conception de l’Univers qui se forge sur les forces naturelles sous-jacentes à l’existence humaine et misérable.
Peu connu en Occident, le culte vaudou est souvent qualifié d’animiste ou d’idolâtre. Cette approche simpliste montre combien l’ignorance et l’incompréhension prédomine dans notre culture occidentale, où le Vaudou présente une cosmologie hiérarchisée et rationnelle.
La conception fondamentalement spirituelle des intermédiaires entre l’humain et le divin, la nature singulière des entités mystiques, reste totalement déconcertante pour l’esprit occidental. Car le Vaudou africain originel est bâti sur un panthéon de dieux, de génies, de démons, de forces surnaturelles, d’ancêtres ethniques et familiaux, qui peuvent déboucher sur un des aspects les plus singuliers de la pratique culturelle : les sacrifices, éventuellement sanglants.
Mais soupçonner le Vaudou de pratiquer secrètement la sorcellerie et la magie maléfique, c’est passer à côté d’une pratique diversifiée. Il faut comprendre qu’avant même d’être une religion, le vaudou constitue une approche métaphysique du Monde et du Cosmos qui enveloppent l’homme. Le Vaudou transpose cette dualité essentielle de l’homme, à la fois, le physique et le spirituel, qui attribue à tout être humain un double invisible. L’adepte vaudou, en invoquant ces entités incorporelles lors de cérémonies, accepte d’offrir son corps en transe hypnotique, à ces entités qui vont alors s’incarner temporairement.
Le Vaudou africain est un phénomène familial au sens très large. Il intègre, il identifie et il place l’homme dans l’Univers.