Depuis la fondation du spiritisme par Allan Kardec, bien des sociétés spirites se sont constituées. Toujours existantes et principalement actives au Brésil, mais aussi de part le monde, ces sociétés spirites profitent de leurs réunions pour échanger, éclairer les adeptes, répondre aux questions et communiquer avec les Esprits. Ces réunions spirites requièrent des conditions spéciales, suivant le caractère de la réunion, et suivant le but qu’on s’y propose d’y étudier.
Dans ce genre de réunion, l’assemblée spirite se compose de personnes qui ne voient que le côté plaisant de la manifestation, qui s’amusent des facéties des Esprits légers, très amateurs de ces sortes d’assemblées.
C’est là qu’on voit toutes sortes de banalités, qu’on se fait dire la bonne aventure par les Esprits, qu’on met leur perspicacité à l’épreuve pour deviner l’âge des participants, qu’on leur demande de dévoiler ce qu’on a dans la poche ou le petit secret de certains.
Ce genre de réunions spirites n’est pas très sérieux, les Esprits légers s’amusent en toute liberté, car ils sont en général d’humeur facile et joviale. Tout ce qui s’y produit, parfois fort curieux pour un observateur, est sans conséquence. Mais on ne peut juger le Monde des Esprits aux vues de ces réunions. Le simple bon sens dit que les Esprits élevés ne peuvent venir dans ce genre de réunions.
Ces réunions ont plus vocation à la production des manifestations physiques. Pour les adeptes et habitués, c’est l’occasion de parfaire leurs connaissances, pour les médiums, c’est l’occasion de tester leur pouvoir fluidique, et pour les observateurs, c’est un spectacle curieux et quelquefois instructif. Les incrédules en sortent plus étonnés que convaincus et cherchent volontiers des subterfuges, pensant qu’on les a trompé.
Cependant, ces réunions sont utiles pour les adeptes et pratiquants, elles leurs permettent de découvrir les lois qui régissent le monde invisible, et pour beaucoup, elles sont un puissant motif de conviction. Mais seules, elles ne peuvent pas initier à la science spirite. Il manque de la méthode pour en connaître toutes les lois.
Ce sont des réunions où l’on peut puiser le véritable enseignement. Parce que leur caractère premier est d’enseigner, elles sont sérieuses. Pour persuader les bons Esprits, les Esprits élevés d’y participer, il ne peut être question de trivialité, de superficialité. L’assemblée doit être constituée d’hommes sérieux, triés sur le volet, désireux de s’occuper de choses utiles.
Dans ce genre de réunions, il n’est pas question de phénomènes extraordinaires, de curiosité et de passe-temps. Si les Esprits légers qui les produisent pourront se manifester, les Esprits supérieurs s’en iront. Une réunion sérieuse s’écarte donc de son but si elle quitte l’enseignement pour l’amusement.
Au cours de ces réunions, l’enseignement spirite ne comprend pas seulement l’enseignement moral donné par les Esprits, mais aussi l’étude des faits : la théorie de tous les phénomènes, la recherche des causes, la constatation de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas.
Ces réunions d’étude sont aussi un immense terrain d’entrainement pour les médiums sérieux qui ont un désir de perfectionnement. Un des grands dangers de la médiumnité, c’est la fascination qui peut faire illusion, souvent de très bonne foi, auprès du médium. Les Esprits trompeurs sont spécialistes de ce genre de tromperie. Le contrôle de personnes désintéressées et bienveillantes, qui ont un regard impartial sur la réunion, peut aider le médium à ouvrir les yeux et à voir lui-même. Un médium peut manquer des connaissances nécessaires pour comprendre ces erreurs. Au sein d’une réunion spirite instructive, il trouvera l’appui souhaité.
Les réunions spirites, de fantaisistes à sérieuses qu’elles peuvent être, ont les qualités d’un collectif : elles sont la résultantes des qualités de chaque membre du collectif.