Ceux qui voudraient que la terre soit le point de départ de la première incarnation humaine, et donc, d’une communauté d’origine de l’humanité se fourvoient gravement. L’homme se souvient à peine des premiers temps de son enfance, encore moins du temps qu’il a passé dans le sein de sa mère, comment pourrait-il se souvenir des premières existences. Les Esprits eux-mêmes ne savent pas comment ils ont commencé, et ils ne sont pas chargés de le transmettre à l’homme.
La métempsycose, qui voudrait que les âmes, peuvent passer d’un humain à un animal ou un végétal, et que le principe intelligent des êtres vivants n’a qu’une communauté d’origine, serait vraie si l’on entendait par ce mot, la progression de l’âme d’un état inférieur vers un état supérieur où elle acquerrait des développements qui transformeraient sa nature. Or, elle est fausse dans le sens où la transmigration directe de l’animal dans l’homme, et réciproquement, impliquerait une rétrogradation, chose impossible, nous l’avons dit, les Esprits n’ayant qu’un but, avancer vers la purification.
Si le même Esprit pouvait animer alternativement des êtres corporels de deux espèces totalement différentes, il s’ensuivrait une identité de nature à empêcher la reproduction matérielle.
Deux choses peuvent avoir une même origine et pour autant ne pas se ressembler. Qui reconnaîtrait l’arbre, les feuilles, ses fleurs et ses fruits, dans le germe informe contenu dans la graine ? Du moment que le principe intelligent atteint un degré nécessaire pour être Esprit, il n’a plus de rapport avec son état primitif. Il n’est pas plus l’âme des bêtes que l’arbre n’est le pépin. Dans l’homme, il y a autant d’animal dans le corps, qu’il y en a des passions qui naissent de l’influence du corps et de l’instinct de conservation inhérent à la matière. On ne peut donc pas dire que l’homme est l’incarnation de l’Esprit de tel animal. La métempsycose n’est donc pas exacte.
La réincarnation enseignée par les Esprits est fondée sur la marche ascendante de la Nature et sur la progression de l’homme dans sa propre espèce.
Le point de départ de l’Esprit est une de ces questions qui tiennent au principe des choses, et sont dans le secret de Dieu. Il n’est pas donné à l’homme de les connaître. Les Esprits eux-mêmes sont loin de tout connaître et divergent dans leurs opinions.
Certains, pensent que l’Esprit n’arrive à la période humaine qu’après s’être élaboré dans les différents degrés des êtres inférieurs de la création. Pour d’autres, l’Esprit de l’homme aurait toujours appartenu à la seule race humaine, idée plus conforme à la dignité de l’homme.
Les différentes espèces d’animaux ne procèderaient pas les unes des autres par voie de progression : ainsi l’Esprit d’une huître ne devient pas successivement celui d’un poisson, d’un oiseau, d’un quadrupède et d’un quadrumane. Chaque espèce est un type absolu, physiquement et moralement, et dont chaque individu puise à la source universelle, la somme du principe intelligent qui lui est nécessaire, selon la perfection de ses organes et l’œuvre qu’il doit accomplir dans les phénomènes de la Nature, jusqu’à sa mort, où il rend sa dépouille à la masse.
En résumé, l’homme possède un corps qui fait partie de la chaîne des êtres vivants, mais il a en propre l’âme ou Esprit qui lui donne le sens moral et une portée intellectuelle qui manquent aux animaux. Cette unité préexistante et survivant au corps matériel en conservant son individualité est un mystère que l’ésotérisme ne cherche pas à pénétrer et à interpréter.
Ce qui est constant, c’est la survivance de l’Esprit, la conservation de son individualité après la mort du corps physique. Qu’il y ait des rapports mystérieux qui existent entre l’homme et les animaux reste dans le secret de Dieu.