La Magie européenne en tant que telle, a plus porté le nom de sorcellerie que de magie. Comme elle était une réminiscence des religions païennes, des croyances populaires et des mythes ancestraux, comme elle a survécu au développement du Christianisme qui l’a persécuté sans relâche, elle s’est souvent développée en secret, et les sorciers, sorcières et guérisseurs ont été les victimes de cette « chasse aux sorcières » qui s’est répandue dans toute l’Europe.
Le mot sorcier signifie « jeteur de sorts » et désigne en Europe depuis le XVe siècle, des personnes qui pratiquent la Magie. Une pratique difficile quand on sait le nombre impressionnant de personnes torturées et condamnées à mort entre le XVIe et XVIIe siècles.
La persécution des sorcières et des sorciers se répandit rapidement à travers toute l’Europe et l’ampleur du phénomène, à cette époque, prit un tel essor, que les procès en sorcellerie devinrent une véritable mine d’or pour l’économie locale et un formidable gagne-pain pour toutes les personnes impliquées, principalement des religieux.
La plupart des jeteurs de sorts étaient des personnes qui ne faisaient que célébrer les fêtes païennes dont, notamment, celles des saisons. Or, l’Eglise catholique, avait aussi ses propres fêtes les mêmes jours, mais qualifiés de jours saints pour les dissocier de leurs origines païennes.
Ce qui gênait l’Eglise et attirait l’attention des inquisiteurs, c’est que les rites pratiqués n’étaient que l’émanation de gens pauvres, sans défense, qui ne faisaient qu’honorer la nature pour favoriser les récoltes, améliorer leur quotidien de paysans miséreux. Ils se soignaient avec des herbes et des plantes, fruits de la transmission patrimoniale, ils priaient pour que la nature et les éléments les favorisent. L’Eglise n’y voyait que sorcellerie.
Le comble : le plus chrétien des symboles, la croix, remonte aux temps païens, bien avant la naissance du Christ, où elle était un symbole cosmique, un arbre de vie reliant le ciel et la terre ; sa branche verticale représente la spiritualité, sa branche horizontale, la dimension terrestre.
On plaçait souvent cette croix à l’intérieur d’un cercle représentant le soleil, l’éternité. Aujourd’hui encore, dans nombre de Magie, ce symbole est utilisé pour attirer la chance et la protection.
En Magie, la divinité que l’on vénère s’appelle souvent le Dieu ; en sorcellerie, le Diable.
Chaque fois qu’une nouvelle religion apparaît, la divinité vénérée de l’ancienne devient souvent le Diable de la nouvelle. On pensait d’ailleurs, que le Diable s’incarnait dans un être humain ou un animal.
En Allemagne et en France, on le représentait par un bouc cornu dont l’origine était probablement le dieu Cermunnos.
C’est ainsi que la sorcellerie européenne eut recours aux démons familiers pour pratiquer sa magie. En France, il s’agissait du crapaud.
On utilisait souvent la Magie du transfert, reportant le mal qu’on voulait expier, sur un animal. Au Pays de Galle, on transférait les maladies sur les poulets. En Italie, on préférait le monde végétal et l’on guérissait les fièvres en les transmettant aux arbres.
Dans la tradition nordique, on employait les runes pour la divination. Les runes étaient des pierres sur lesquelles on avait gravé une lettre de l’alphabet qui avait sa signification propre. On les jetait et on les interprétait.
La sorcellerie européenne a été pourchassée pendant des siècles. Peu de religieux comme le jésuite Friedrich von Spree, ont osé s’élever contre ses pratiques : la sorcellerie était l’œuvre de forces occultes, du Diable ! Pourtant, en Europe, en France, les « esbats », réunions mensuelles de sorciers, ont toujours lieu de nos jours. Preuve que la Magie est une force naturelle qui survit à tout.