Les Esprits répondent à des lois morales et la première de toutes, est celle qu’on appelle la « loi naturelle ». Elle est dictée par Dieu. C’est la seule vraie pour atteindre le bonheur. Cette loi est éternelle et immuable comme Dieu lui-même. Ainsi, toutes les lois de la nature sont des lois divines. Le savant étudie les lois de la matière, tandis que l’homme de bien étudie celle de l’âme.
L’Esprit, avant son union avec le corps, comprend, selon son degré de perfection, la loi naturelle et en conserve le souvenir intuitif, mais les mauvais instincts de l’homme la lui font souvent oublier.
Et c’est parce que l’homme porte dans sa conscience cette loi qu’il a souvent oublié, que Dieu a donné à certains hommes la mission de la révéler. Ce sont alors des Esprits supérieurs qui s’incarnent dans le but de faire avancer l’humanité. On peut alors parler de vrais prophètes, des hommes inspirés qu’on peut reconnaître à leurs paroles et à leurs actions.
Cette loi naturelle a été divisée en dix parties pour que l’homme l’assimile plus facilement. La dernière loi est la plus importante, car c’est par elle que l’homme peut avancer le plus dans sa vie spirituelle.
Par cette loi, on rapproche son âme de Dieu. C’est l’élévation de la pensée, sentiment inné car il n’y a jamais eu de peuples athées. Elle est dans la loi naturelle, puisqu’elle est le résultat du sentiment inné chez l’homme. C’est pour cela qu’on la retrouve chez tous les peuples, mais sous des formes différentes. La manifestation de cette loi s’exerce de différentes manières :
Le travail est une loi de la nature, et l’Esprit travaille comme le corps. Toute occupation utile est un travail. Si le travail est imposé à l’homme, c’est une conséquence de sa nature corporelle. C’est une expiation et un moyen de perfectionnement. Les animaux eux-mêmes travaillent, mais leur occupation est à l’image de leur intelligence, bornée à la recherche de leur pitance par instinct de conservation.
Si le repos existe, ce n’est que pour réparer les forces du corps. L’Esprit étant attaché à une existence corporelle, ce corps imparfait est soumis à la fatigue, à l’épuisement. Dieu laisse donc le libre arbitre à l’homme de juger de la limite de ses forces.
La loi de la reproduction est évidemment une loi de la nature. Sans cette loi, le monde corporel périrait. Et si l’homme voit en la progression croissante de l’humanité, un fléau, Dieu qui juge de l’harmonie de l’ensemble, maintient toujours l’équilibre.
Les hommes actuels sont les mêmes Esprits qui il a des milliers d’années apprenaient de la race humaine. Perfectionnés, ils sont revenus se perfectionner encore plus au contact de nouveaux corps. La loi de la nature obéit aux cycles qui poussent des races à s’éteindre pour laisser place à de nouvelles. Du point de vue physique, les corps évoluent, mais les Esprits restent.
L’instinct de conservation est une loi de la nature, car Dieu leur a donné ce besoin de vivre pour laisser le temps aux Esprits de se perfectionner.
Si l’homme a quelquefois l’impression que la Terre ne produit pas assez, c’est que l’homme s’emploie souvent au superflu. Il existe pourtant des épreuves, souvent cruelles, où l’homme est exposé à des privations pour exercer son instinct de conservation. Si la mort doit l’atteindre, alors l’homme doit s’y résoudre sans murmure en pensant que l’heure de la véritable délivrance est arrivée.
Comme il faut considérer que tout se détruise pour renaître et se régénérer, on peut alors considérer que la loi de destruction est une loi de la nature. Ce qu’on appelle bien souvent destruction n’est en fait qu’une transformation qui a pour but le renouvellement et l’amélioration des êtres vivants.
Afin que la destruction n’entrave pas le développement du principe intelligent, la loi de la nature a créé les lois de conservation et de reproduction. Ces deux lois viennent compenser la loi de destruction. Dans son principe d’équité, Dieu a toujours prévu le maintien des équilibres.
Cette loi de destruction peut se présenter sous la forme de fléaux destructeurs, maladies, famines, intempéries, inondations, mais aussi sous la forme de la prédominance de l’homme à sa nature animale, guerres, meurtres, cruautés.
Dieu a doté les Esprits du sentiment social pour que les hommes vivent en société. Les facultés qui leurs sont données, la parole, le geste, l’intuition, ne sont que pour concourir à cette vie en société. La loi de la société est donc une loi naturelle et, vivre dans l’isolement absolu est contraire à cette loi. Les liens de la famille sont un des facteurs de cette loi de société.
L’homme se développe lui-même naturellement, mais tous ne progressent pas en même temps. Les plus avancés aident au progrès des autres.
Le progrès intellectuel conduit au progrès moral en faisant comprendre le bien et le mal. L’homme peut ainsi choisir et concourir au développement de l’Esprit.
La marche du progrès est une condition de la nature et personne ne peut s’y opposer. L’homme ne peut rester perpétuellement dans l’ignorance, car nous l’avons dit, l’âme qui n’est autre que l’Esprit incarné n’a pour but que de progresser.
Il n’y a donc que deux espèces de progrès qui se prêtent un mutuel appui : le progrès intellectuel et le progrès moral. Si un peuple est par nature rebelle au progrès, il s’anéantira de lui-même, mais les âmes qui animent ce peuple, arriveront à la perfection en passant par d’autres existences.
Tous les hommes sont soumis aux mêmes lois de la nature : ils naissent tous avec un même type de corps, et celui du riche se détruit comme celui du pauvre. C’est pour cela que la loi d’égalité est une loi universelle de la nature.
Les inégalités sociales ne sont pas une loi de la nature, mais tout simplement une loi des hommes. L’inégalité des richesses, souvent une épreuve pour fournir à l’homme l’occasion de réparer une injustice.
L’égalité entre l’homme et la femme n’est souvent le reflet des institutions sociales. Devant Dieu, l’homme et la femme sont égaux. Si une différence physique persiste, c’est pour lui assigner des fonctions particulières, l’homme pour les travaux rudes, la femme pour les travaux doux. Mais ce n’est en aucun cas une inégalité morale.
L’égalité devant la tombe est un des exemples frappants où le rendez-vous est le même pour tous les hommes, sans distinction, riches ou pauvre, biens portants ou malades.
C’est là encore une loi naturelle, car les hommes ont besoin les uns des autres. Le despotisme, l’esclavage, ne sont que travestissement et abus de la force de l’homme.
C’est dans la pensée que l’homme jouit d’une liberté sans limite. Etant seul responsable devant Dieu, sa liberté de conscience est une pensée intime qui n’appartient qu’à l’homme.
Le sentiment de justice est tellement inscrit dans la nature, que la moindre pensée d’injustice révolte l’homme. Comme l’homme a pour obligation de vivre en société, il se doit de respecter le droit de ses semblables pour un sentiment de justice.
C’est ce sentiment de justice qui développe en l’homme le véritable sens du mot charité, une bienveillance complément de la loi de justice, car aimer son prochain est la loi fondamentale de la nature.