Les arcanes mineurs des Bâtons symbolisent l’élément Feu : le Feu qui, dans le Grand Œuvre, soigneusement entretenu par l’Alchimiste, permet la séparation entre « le subtil et l’épais ». L’épreuve du Feu, ouvre à l’expérience, à l’initiation, au passage à un niveau supérieur. Mais c’est aussi la symbolique de la saison de l’Eté, du signe du Lion, donc de la force, et de l’évangéliste Saint Marc.
Le Bâton est fait de bois, certes, mais dans la Tradition chrétienne, c’est ce bois qui servit à construire la croix, et c’est sur cette croix que l’homme Jésus devint le Christ.
Les Dieux et les Héros sont systématiquement liés au Feu : Prométhée apporta le Feu aux hommes ; Apollon, Dieu solaire, fit don à Mercure de son bâton magique, le Caducée, et ainsi furent transmis aux hommes les arts de la médecine et de la divination.
Le bois est celui des arbres de la forêt, qui provoque et permet l’alchimie de la nature. Le cycle est le même que dans l’Athanor de l’Alchimiste : évaporation, pluie.
Mais le Bâton du tarot, c’est aussi la baguette du magicien qui relie « ce qui est en haut » à « ce qui est en bas », suivant la loi d’Hermès. La baguette du magicien porte d’un côté, un pôle positif et de l’autre, un pôle négatif qui traduit la nécessité d’équilibrer en nous ces polarités afin que nous maîtrisions les forces du Feu et de la transformation.
Une main droite, symbole d’activité et de raison, tend un Bâton, insigne de commandement, portant quatre cicatrices rouges, le chiffre quatre signifiant la matérialité. Autour du Bâton, des flammes multicolores, les énergies neuves, figurent le sacrifice de la matérialité pure. Cet arcane évoque le pouvoir, l’ordre, la force d’action. C’est la fin des épreuves grâce aux efforts consentis. Il peut s’agir d’une naissance, symbolique ou concrète.
Les deux bâtons croisés et séparés par quatre fleurs, les fleurs du haut et du bas étant allongées, celles de droite et de gauche, étant carrées, nous font comprendre qu’une forte dualité existe. Cet arcane est la lame de l’hésitation, des craintes, des rivalités, des regrets, de la jalousie.
Alors que les deux bâtons croisés semblent bloqués, le troisième se glisse derrière et vient briser la dualité, apportant un dynamisme nouveau. Disposées en deux colonnes de part et d’autre des bâtons, six fleurs rappellent les deux chemins de l’Amoureux. Il y a maintenant un choix avec cette lame du succès et de l’action productive. Elle peut aussi annoncer le rétablissement de la santé ou des finances.
Le chiffre 4 est omniprésent. Les quatre bâtons qui s’entrecroisent, les quatre grandes fleurs avec leur quatre pétales ou leur quatre étages. Cette idée d’équilibre contenue dans le quatre, symbolise le travail patiemment accompli, les changements. Cette lame est synonyme de réalisation, de stabilisation, de consolidation, de domination des évènements.
Le cinquième Bâton apporte un élément nouveau aux quatre autres. Encadrés par deux fleurs seulement, cet arcane parle de progrès, de satisfactions matérielles, professionnelles ou financières. Il annonce des résultats positifs, tant au plan de l’intellect, études, examens, affaires, qu’au plan de la santé. Toutes ces « bonnes choses » ne se réalisent qu’à travers une lutte acharnée. « On ne nous fait pas de fleur » dit le dicton populaire. La lame en comporte peu.
Les six Bâtons de cette lame, croisés et encadrés par quatre fleurs, deux de forme élancée pour la spiritualité, deux de forme carrée pour le matériel, montrent qu’il y aura lutte sur les deux plans. Les choix créeront des difficultés et l’on s’achemine donc vers des retards, des échecs, des projets contrariés. Avec cet arcane, beaucoup d’obstacles en perspective.
Placé derrière les six autres croisés, le septième Bâton apporte la force pour triompher de toutes les situations. Juste deux fleurs rouges pour encadrer ces Bâtons. Ici plus d’opposition, plus de contradiction. A l’apparition de cette lame, on peut espérer venir à bout des problèmes les plus insolubles. Elle parle de victoire, de succès, de réussite et de chance. Elle dynamise les arcanes lents et renforce l’aspect positif des autres.
Huit Bâtons flanqués de quatre fleurs, deux petites et deux grandes, on retrouve la dualité entre le matériel et le spirituel. Arcane propice aux chercheurs, il annonce découvertes et lumière nouvelle. Des décisions vont être prises, des rencontres importantes vont être faites. La position de cette lame lors du tirage, et l’arcane majeur qui lui va être associé, sont les éléments indispensables pour la définir bénéfique ou difficile.
La dualité de nouveau effacée par le neuvième Bâton, l’arcane parle ici de réussite, de discernement, d’accomplissement. Réussite dans des procès, dans des affaires administratives. Sur le plan créatif, il parle de réserve, de ne pas trop ébruiter les idées originales.
Avec huit Bâtons croisés et deux en arrière, deux fleurs rouges bien carrées et une absence totale de bleu, cet arcane évoque l’Empereur dans toute sa force, mais avec la crainte que cette force devienne une force aveugle. Avec cette lame il y a un risque de perfidie, de méchanceté, de lourdeur autoritaire.
Cet arcane est souvent appelé « le porteur de nouvelles ». Le personnage est en marche vers l’est, vers la lumière, tenant fermement des deux mains le Bâton qui porte deux cicatrices rouges, symboles de la dualité élaguée. En accord avec lui-même, le Valet apporte un message rayonnant et plein d’énergie. Si cette lame se réfère à une personne, elle parle d’une grande force de caractère. Mais elle évoque aussi le désir de réussir, la fidélité, la loyauté.
Le personnage monte un cheval jaune caparaçonné de bleu et tient son Bâton dans la main gauche. Tous ces détails pour nous informer que nous sommes là avec une lame qui parle de sentiments, de cœur, de créativité. Elle parle de nouvelles liées aux voyages, aux déplacements, aux démarches. La présence de cet arcane avertit que les évènements vont se précipiter.
Ce personnage de pouvoir (couronne) tient le Bâton dans sa main gauche, la main du cœur. Tous les détails, les couleurs de ses vêtements, nous rappellent que c’est sa sensibilité féminine qui lui confère son autorité. Cette lame nous dit essentiellement de prendre garde à la lutte entre l’action et les sentiments, la volonté et le ressenti, l’intelligence et le cœur.
De part sa position assise, de l’armure qui le couvre et de la longueur du Bâton à la pointe acérée, le personnage évoque la fermeté, le pouvoir, l’autorité, l’énergie, le courage et l’intelligence. Il dirige, commande, décide. Cet arcane souligne que nous devons avoir confiance en nous, en nos compétences propres.