Si les prétendus premiers Celtes, descendants des Cimmériens chassés par les Scythes, s’établirent aux abords du Danube, leur expansion ne se fit pas attendre. Conquérant la Gaule, le nord de l’Italie, descendant jusqu’en Grèce et traversant la manche en envahissant la Bretagne et l’Irlande, la civilisation celte n’était cependant pas un état unifié comme le fut Rome et la civilisation romaine, mais plutôt une multitude de petits Etats qui trouvaient leur unité dans l’imaginaire de leurs légendes mystérieuses, dans leurs traditions funéraires et la croyance d’une vie après la mort, dans une pensée tournée vers le symbolisme.
Les guerriers installés au bord du Danube prirent le nom de Scordisques et se donnèrent une capitale : Singidunum, la future Belgrade.
La description des Scordisques qui est faite par les auteurs antiques fait frémir : « c’était des sauvages barbares sans foi ni loi, toujours occupés par la guerre et les razzias ». Pourtant, les recherches archéologiques nous montrent aussi que c’était un peuple amateur d’art, avec une production artisanale soignée et des relations commerciales pacifiques avec les Thraces, cousins des Cimmériens. Les Thraces, qui justement ont dominé la région de la péninsule balkanique (actuel sud de la Bulgarie, nord-est de la Grèce et Turquie occidentale).
En fait les populations celtiques étaient déjà au cœur de la Transylvanie (Roumanie), en Bohême et en Moravie (Tchéquie), en Bavière (Allemagne), dans les Carpates (Autriche, Slovaquie, Pologne et Ukraine).
Tite-Live, l’historien antique romain, raconta que vers l’an 600 avant notre ère, des Celtes, qui régnaient déjà sur un tiers de la Gaule, s’emparèrent de territoires en Italie. Ils régnèrent sur Padoue, dans la plaine du Pô. Au IVème siècle, les Celtes avaient la mainmise quasi complète sur la Lombardie et un important territoire de la côte Adriatique, précédant de peu la prise de Rome en l’an 386 ou 385 avant notre ère par un certain Brennus.
Brennus, dont deux anciens lieutenants, infatigables guerriers ravageant les terres d’Asie Mineure que le roi de Syrie Antiochos Sôtêr, en leur infligeant une défaite, neutralisa. Il leur offrit en échange de la paix un territoire sur le plateau phrygien (actuelle Turquie, région d’Ankara). Ainsi naquit la Galatie !
Mais ces nouveaux Galates, dotés d’un domaine peu fertile, continuèrent de semer la panique en poursuivant le métier qu’ils exerçaient le mieux : guerrier.
Ainsi continua l’expansion celtique !
Les poèmes d’Homère datent du IXème siècle avant notre ère. Ils furent composés d’après des récits transmis par la tradition orale, et pourtant ils comportent des détails extrêmement précis, par exemple sur l’armement de l’époque de la chute de Troie dont l’archéologie a confirmée l’exactitude.
L’aspect physique du héro décrit par Homère, montre qu’à la fin de l’âge du bronze, les canons de beauté selon les habitants de la Grèce, étaient plus nordiques que méditerranéen. Ainsi apparaissent en filigrane le mythe de l’Hyperborée, ces îles du Nord du Monde, ces légendes évoquant un paradis primordial à l’éternel printemps situé au-delà des glaces du pôle.
L’aspect physique idéal recherché par les Celtes ressemble probablement à celui de la majorité des riverains de la mer Baltique, mais nos modernes Scandinaves sont les descendants des Germains. Comme les Romain ne différenciait pas vraiment les peuples barbares du nord, la notion d’Hyperboréens englobait Celtes et Germains, et pour ne pas porter atteinte à la gloire littéraire de Jules César, les Cimbres et les Teutons furent considérés comme des Germains. Or, les Teutons étaient des Celtes.
Celtes et Germains ont donc séjourné sur les mêmes territoires, les uns se confondant aux autres.
La civilisation celtique n’a pas eu le temps de vieillir. Ses traditions les plus anciennes ont été ensevelies par la conquête romaine qui porte une lourde responsabilité pour la perte irréparable du patrimoine spirituel occidental.