Les Guédés sont des esprits en lien avec la mort et les défunts. Ils évoquent les cycles de la vie, car pour les adeptes du Vaudou, la mort représente une renaissance sur un autre plan. Ils n’ont pas véritablement d’adeptes et mènent une existence très solitaire, mais peuvent apparaître à la fin de certaines cérémonies, même s’ils n’ont pas été invités.
On dit qu’ils observent avec avidité la vie des hommes sur terre et la ridiculisent lors de leurs apparitions.
Ils ont la caractéristique d’avoir une élocution nasillarde et leur mode d’expression scabreux fait rougir de honte les hommes, jusqu’aux prostituées.
Néanmoins, ce sont des esprits respectés, car ils ont accumulé en eux le savoir de nombreuses générations de morts, ce qui fait d’eux des conseillers d’une grande sagesse qu’ils transmettent volontiers quand ils sont appelés. On peut donc les invoquer lorsqu’il s’agit d’établir un contact avec les esprits des ancêtres, pour des conseils avisés.
Baron-Samedi est le chef de cette famille. Il se présente sous trois formes différentes :
Ses attributs communs sont la canne et la croix noire à deux traverses de même longueur, le costume ou la redingote noire et le chapeau haut-de-forme. L’habillement symbolise le deuil et imite les croque-morts.
Baron-Cimetière se promène avec des pioches ou des pelles.
Lors des cérémonies Vaudou, les Guédés s’emparent des corps des adeptes, et les possédés ont une prédilection pour les lunettes de soleil teintées noires qu’ils arrachent le plus souvent à la foule et qu’ils peuvent mettre en deux ou trois exemplaires sur le nez.
Il arrive, surtout à la période de la Toussaint, que les Guédés obtiennent de leurs possédés qu’ils se déguisent en cadavre et apparaissent comme tels publiquement. Si au début cela peut effrayer l’assemblée, leur humour et leurs blagues font rire la foule, et ils sont les bienvenus dans la fête.
Les Guédés prennent de préférence possession de ceux qui, dans la vie quotidienne, sont pudiques et réservés, voire moraux. Les Guédés leurs font alors accomplir le « banda », une sorte de danse de l’accouplement comique.
Comme les possédés des Guédés se permettent de grandes impertinences et libertés sexuelles, ils sont soumis à un examen sévère pour vérifier que leur possession n’est pas un jeu et une mystification. On leurs fait ingurgiter ou on leurs injecte dans les yeux une eau-de-vie à la canne à sucre contenant 21 épices brûlantes. On leurs fait fumer des cigarettes ou des cigares les uns après les autres. Seul un corps effectivement possédé peut supporter un tel traitement.