La doctrine spirite, comme toutes les sciences occultes, a ses adeptes et ses contradicteurs, principalement chez les scientifiques. Parmi ces derniers et leurs objections, la plupart d’entre eux ont des idées préconçues et une observation incomplète des faits. Dans le cas des tables tournantes, ils avancent que bien souvent il y a supercherie évidente. Et en supposant qu’il y ait pu avoir quelquefois supercherie, serait-ce une raison pour nier les faits. Faut-il nier la physique sous prétexte qu’il y a des prestidigitateurs ?
Les premières manifestations intelligentes eurent lieu au moyen de tables se levant et frappant un nombre déterminé de coups, pour répondre par oui ou par non à une question posée, suivant la convention passée avec l’Esprit. Les plus sceptiques ne furent pas convaincus !
On obtint ensuite des réponses plus développées avec les lettres de l’alphabet, l’Esprit frappant un nombre de coups correspondant au numéro d’ordre de chaque lettre, pour ainsi formuler des mots ou des phrases. La justesse des réponses, leur corrélation avec la question ne suffire pas à convaincre les sceptiques.
Pourtant, l’être mystérieux qui répondait ainsi, déclarait lui-même qu’il était Esprit ou Génie, et fournissait suffisamment de renseignements sur son compte pour que personne ne puisse imaginer les Esprits comme un moyen d’expliquer le phénomène : c’est le phénomène lui-même qui révélait le mot.
Cependant, ces moyens de correspondance étaient longs et fastidieux. C’est alors que l’un des Esprits suggéra d’accrocher un crayon à un objet qui puisse être mis en mouvement, et cela sur une feuille de papier. On vit alors la puissance occulte tracer des mots, des phrases, des discours entiers. Plus tard, l’objet auquel on accrochait le crayon, en réalité un appendice de la main, fut remplacé par la main du Médium lui-même qui se laissait guider par l’Esprit. On cria encore à la supercherie.
Si le jugement négatif irrévocable des scientifiques vis-à-vis du spiritisme provient que la science, sortie de l’observation matérielle des faits qu’elle ne peut expliquer, repousse comme erreurs absurdes des observations vérifiables, c’est que cette même science est incompétente pour se prononcer sur la question du spiritisme.
L’anatomiste, par exemple, en disséquant le corps humain, cherche l’âme, et ne la trouvant pas sous son scalpel, comme on trouve un nerf, ou ne la voyant pas s’envoler comme un gaz, en conclut qu’elle n’existe pas. Mais c’est parce qu’il se place exclusivement du point de vue matériel.
Bon nombre de grandes découvertes furent dans un premier temps l’objet de railleries et de sarcasmes. Lorsque surgit un fait nouveau qui ne ressort d’aucune science connue, le savant, pour l’étudier, doit faire abstraction de sa science, au risque d’erreurs regrettables. L’homme qui croit sa raison infaillible est bien près de l’erreur.
Si le mouvement des objets est un fait acquis, la question est de savoir si, dans ce mouvement, il y a ou non une manifestation intelligente ? Nous ne parlons pas du mouvement intelligent de certains objets par l’entremise du Médium, mais de l’écriture obtenue à l’aide d’un objet quelconque, une simple planchette de bois, muni d’un crayon. La plupart du temps il ne s’agit pas d’une réponse monosyllabique, mais de plusieurs pages écrites avec la plus étonnante rapidité.
Et que répondent les scientifiques cartésiens : duperie, charlatanisme, illusion. Nous pouvons tout de suite écarter le mot charlatanisme là où il n’y a pas de profits, les charlatans ne font pas leur métier gratis. Ce serait donc tout au plus une mystification !
Les phénomènes sur lesquels s’appuie le spiritisme, sont si extraordinaires que même la science est incompétente pour les expliquer.