Si la vie des Esprits n’est qu’une éternelle succession de réincarnations dans le but de s’épurer au contact des épreuves que sont les nouvelles existences terrestres, le passage d’une vie corporelle à une vie spirituelle s’effectue toujours de la même manière, une séparation du corps et de l’âme qui redevient Esprit, une réincarnation dans un nouveau corps plus ou moins rapide, suivant l’état d’avancement de purification de l’Esprit.
Lorsque l’âme, à l’instant de la mort, se sépare du corps physique, c’est-à-dire qu’elle redevient Esprit, elle rentre à nouveau dans le monde des Esprits. Ceux qui présentent ce monde des Esprits comme un « Tout Universel » où chaque Esprit semblable à une goutte d’eau, se perdrait dans un « océan », sont dans l’erreur. Il faut voir le « Tout Universel » comme un ensemble des êtres incorporels dont chaque Esprit est un élément. Si les Esprits étaient confondus dans la masse, ils n’auraient que les qualités de l’ensemble, et rien ne les distinguerait les uns des autres. Ils n’auraient ni intelligence ni qualités propres. Ce « Grand Tout » n’est pas uniforme.
Une chose est sûre, l’âme après la mort conserve son individualité, même si elle n’a plus de corps matériel : un fluide qui lui est propre, qu’elle puise dans l’atmosphère de la planète, le périsprit, et qui souvent conserve l’apparence de sa dernière incarnation. C’est pour cela, que quand on communique avec les Esprits, si on a la chance de les apercevoir, c’est cette dernière apparence que l’on verra.
L’âme redevenue Esprit n’emporte rien du monde terrestre si ce n’est le souvenir et le désir d’aller dans un monde meilleur. Ce souvenir peut être fait de plein de douceur ou d’amertume, selon l’emploi que l’on a fait de sa vie. Souvent, l’âme se dégage graduellement du corps, les liens se dénouent plutôt qu’ils ne se rompent. En quittant le corps, l’âme n’a pas immédiatement conscience d’elle-même. Elle reste dans une sorte de trouble, plus ou moins long, suivant l’état d’élévation de l’Esprit. Un Esprit déjà très purifié se reconnaît presque immédiatement, parce qu’il s’est déjà dégagé de la matière pendant la vie du corps. Un Esprit moins purifié conserve plus longtemps l’impression de la matière.
Tous les Esprits tendent à la perfection au moyen des épreuves de la vie corporelle. Dieu qui veille à cette pluralité, dans un signe de justice et d’équité, laisse aux Esprits la possibilité d’accomplir, dans de nouvelles existences, ce qu’ils n’ont pu faire ou achever dans une première épreuve.
L’Esprit a donc plusieurs existences corporelles et ceux qui disent le contraire veulent maintenir les gens dans l’ignorance ou bien, se maintenir eux-mêmes dans leur état corporel : souvenir de la matière.
Ainsi, l’Esprit d’un enfant mort en bas âge, n’en n’est pas moins avancé que celui d’un adulte. Il peut même avoir beaucoup plus vécu, avoir beaucoup plus d’expérience. Pour l’Esprit, sa durée de vie courte peut être le complément d’une existence interrompue avant le terme voulu. Pour les parents de l’enfant, cela peut être une expiation, une épreuve pour leurs âmes qui ont dans une existence antérieure, une attitude qui demandait réparation.
Comme nous l’avons déjà dit, les épreuves corporelles ne sont qu’un moyen de purification pour les Esprits. Si l’homme n’avait qu’une seule existence, et si après cette existence son sort futur était fixé pour l’éternité, alors quel serait le mérite de la moitié de l’humanité qui meurt en bas âge, pour jouir sans effort du bonheur éternel ?
Si les parents transmettent à leurs enfants des similarités physiques visibles, ce n’est que parce le corps procède du corps. L’Esprit, lui ne procède pas de l’Esprit. Dans une réincarnation, l’âme peut revêtir un corps qui n’a aucun rapport avec celui qu’elle a quitté.