Le chêne sacré est le symbole du druide. La vénération du chêne a uni la religion celtique à la tradition des Pélasges (les grecs anciens). Considéré comme la plante la plus antique qui soit et la première qui ait donné aux hommes leur nourriture, le chêne était, avant l’introduction de l’agriculture, avec ses glands, la base des repas de nos ancêtres. Dans la forêt originelle européenne, le chêne s’est toujours dressé puissamment, solide et majestueux, et c’est sous sa protection, que le druide officiait.
Chaque maison avait une porte, et à cette porte il fallait se faire connaître pour qu’elle s’ouvre. Le mot porte en anglais s’écrit « door », qui vient du gaélique « duir », qui signifie « la solidité, la protection ». C’est aussi le mot gaélique qui désigne le chêne. Ainsi la porte de chêne était la protection de la maison, le rempart contre l’extérieur.
Dans la forêt essentielle de l’Europe, le chêne est le roi des arbres. Il se dresse solide, avec de grandes branches, soutenu par des racines encore plus grandes. Sa croissance est lente mais sûre. Souvent frappé par l’éclair, il parvient à survivre, au fil des ans, des décennies, des siècles. L’âge atteint par certains chênes les faisait considérer comme des contemporains de la naissance de la terre.
A ce titre peut être, la civilisation celtique, lui a accordé une importance primordiale, l’arbre étant associé à la Grande Déesse, parfois figurée sous la forme d’une truie, animal dont la nourriture était jadis essentiellement composée de glands.
Aux yeux des Anciens, le chêne a représenté par excellence, l’axe vertical qui relie le monde souterrain des puissances génératrices de vie, au monde céleste d’où provient toute lumière. Dans la langue grecque on trouve d’ailleurs le mot Pheggo, qui signifie « briller », phonétiquement proche du mot Phégos, désignant le chêne à glands comestibles.
Son bois possédant la faculté d’emmagasiner, plus que tout autre, une forte concentration de charges électriques, il attire souvent la foudre, et c’est donc tout naturellement qu’il devint le siège de Zeus, le dieu des orages, dont le nom provient d’une racine indo-européenne, dyaus ou diwos, signifiant « briller ».
Les druides celtiques considérèrent le chêne comme une manifestation de la puissance céleste, et préférèrent son ombre à toute autre, pour tenir leurs assemblées, enseigner et réaliser leurs opérations de magie, en liaison avec la Lune, astre donneur de vie. Par son feuillage touffu, le chêne représente l’emblème de l’hospitalité et, de fait, devient un temple.
Les druides donnèrent le nom du chêne à la septième lettre de l’alphabet oghamique, car ils identifiaient ses propriétés symboliques au chiffre sept, nombre du septentrion, des Pléiades. Le chêne a gouverné l’ordre cérémoniel druidique : il nourrissait les feux sacrés, allumés lors de la fête de Beltaine.
En Irlande, christianisée sous le vocable de Sainte Brigide, celle-ci posséda un sanctuaire à Kildare où brûlait un feu perpétuel. La légende de cette « Mère des moniales d’Irlande » prétend qu’elle vécu recluse dans le tronc évidé d’un chêne. Curieusement, la christianisation de la triple déesse gaélique Brigit, et dont les Celtes lui dédiaient le chêne, permet de reconnaître en elle une forme de la « Grand-mère » Maïa. En effet, les moines initiés eurent l’idée d’instituer Sainte Brigide patronne des sages-femmes. Or, en grec, le mot maïa a également, parmi ses significations, celles de sage-femme et d’accoucheuse.
Enfin, le chêne est le support où est recueilli le gui, symbole de l’immortalité pour les druides. Ce gui qui pousse sans l’intervention humaine et arrive à maturité après le sommeil hivernal.
Le mythe du chêne sacré remonte à l’Antiquité et a uni bien des civilisations.