Le cercle celtique
Le cercle a toujours été utilisé pour exprimer l’origine des choses, pour s’orienter dans le monde et pour symboliser les merveilles de la nature. Il a toujours joué un rôle dans les rituels religieux, destiné à contenir l’expérience du sacré.
Les prémices du cercle
Tourner autour ou à l’intérieur de l’espace ou bien de l’objet sacré, est un rite universel que l’on retrouve dans de nombreuses traditions :
- Les prêtresses Vaudou tracent un cercle sur le sol.
- Les sorcières en Magie blanche tracent un cercle avec l’athamé.
- Les Amérindiens font des danses circulaires.
- Les Inuits gravent un cercle dans la pierre.
- Les derviches tournent sur eux-mêmes.
- Les roues médecines des Amérindiens étaient dessinées à même le sol à l’aide de pierres que l’on déposait pour former un cercle dans lequel se trouvaient des rayons.
Tous ces cercles, tous ces rituels n’ont qu’un seul but : rendre l’espace sacré.
Le symbolisme du cercle
Le cercle, sans fin ni commencement, symbolise le temps et l’éternité. Il est la limite magique infranchissable. Le ciel, le soleil, le souffle divin sont symbolisés par le cercle.
Le cercle est semblable au temple, à la mosquée, à la synagogue, au dojo ou à la clairière d’un bois. Les clairières au rond bordé d’arbres, les bosquets, n’échappent pas à la frontière sphérique qui associe la magie du cercle et la symbolique divine de l’arbre.
Le cercle établit le lien au Cosmos et sanctifie tout ce qui s’y trouve. Il protège contre l’extérieur.
Le premier sens de rotation est le « sens des aiguilles d’une montre », ou encore le « sens solaire », d’est en ouest. Ce sens est constructeur. L’autre sens, le « sens inverse des aiguilles d’une montre », que l’on appelle aussi le « sens polaire », parce que les étoiles tournent dans ce sens autour de l’étoile polaire, correspond au sens destructeur, à l’énergie dissolvante de l’Univers.
Le cercle celtique est sans fin ni commencement
Les trois cercles celtiques
Le symbole de la triade est commun à toutes les religions, païennes ou non. Le celtisme n’y échappe pas : ce sont les trois crochets du Triskèle, les trois cercles de la croix celtique, le Tribann du dieu Lug.
Les trois cercles druidiques sont au centre de la voie initiatique :
- Le premier, Abred, symbolise le monde visible de la matérialité. La relation au monde visible passe par nos sens, la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût. Il convient de les explorer. Avec eux nous nous relions avec les autres règnes, minéral, animal et végétal. Il convient de sentir, de déguster une pierre comme une plante pour sentir battre son cœur. Cela provoque un état modifié de conscience qui conforte notre exaltation naturaliste. La sagesse druidique invite à explorer sa relation au monde pour découvrir que ce premier cercle du visible n’est… qu’une illusion.
- Le second, l’Anwn, symbolise l’invisible. S’oublient en ce cercle toutes les certitudes du monde visible. La tentation est de vouloir contrôler de deuxième cercle avec la réalité visible du premier, mais c’est impossible. Une fois ce paradoxe assimilé, s’ouvrent de vastes horizons qu’on appelle la voyance ou la médiumnité. Ce cercle est celui des guerriers, des sorciers, des magiciens, des explorateurs de l’Au-Delà. Il faut cependant être bien ancré dans la matière, pour éviter les dommages psychiques. Alors est dévoilé que ce deuxième cercle est lui aussi, une pure illusion.
- Le troisième, Gwenved, symbolise le monde blanc, la fusion de la déité avec sa propre déité. Aucune structure, aucune couleur, aucune manifestation dans ce troisième cercle. Il est proche de la mort, et seul le druide, longuement préparé, tout comme le chamane, peut traverser victorieusement ce troisième cercle.
En conclusion
A l’intérieur du cercle celtique, l’espace n’est plus ordinaire mais sacré. Le centre de cet espace sacré servira symboliquement de pivot, d’axe de rotation, le druide en connaît tous les pièges.