Si la matière et l’Esprit sont interconnectés par un fluide créateur primitif, on peut s’interroger sur le but et l’utilité de l’incarnation ? La matière éthérée de l’Esprit étant supérieure en tout, quel besoin est alors pour elle, de s’incarner, de perdre son temps dans une transformation, qui ne lui apporte que tracas et vicissitudes ? Le spiritisme nous répond que c’est Dieu qui l’impose comme moyen de progresser et de se rapprocher de lui.
Si l’on définit qu’une entité supérieure, disons Dieu, a imposé aux Esprits le phénomène de l’incarnation, dans le but nécessaire de la marche de l’Univers, alors pour certains Esprits, ce passage est une mission alors que pour d’autres, il est une expiation. Arriver à la perfection est un long chemin que tous les Esprits ne pratiquent pas de la même manière.
Mais il est un autre but que Dieu poursuit : mettre l’Esprit à contribution dans l’œuvre de la création. En prenant un corps, l’Esprit, en harmonie avec la matière essentielle, concourt à l’œuvre générale et progresse lui-même. En progressant, il se rapproche de Dieu et y exécute ses ordres. Par cette loi universelle, tout s’enchaîne, tout est solidaire.
On pourrait croire que les Esprits qui dès le début suivent la route du bien, n’aient besoin de suivre celle de l’incarnation ? Mais, cela aurait été développer des injustices. Dans un souci d’équité, Dieu a créé des Esprits simples et ignorants. Par leurs incarnations successives, ils s’instruisent, apprennent des tribulations de la vie corporelle, et ceux qui suivent plus rapidement la route du bien, arrivent plus vite au but. Les peines de la vie corporelle sont souvent la conséquence de l’imperfection de l’Esprit. Moins il y a d’imperfections, moins il y a de tourments !
Qu’est-ce qu’une âme, si ce n’est un Esprit incarné ? Ce qui fait que l’âme, avant de s’unir au corps, n’était qu’un Esprit. Ces deux entités ne forment donc qu’une, à la différence près, qu’une âme ne peut exister que si elle possède un corps auquel s’unir, alors que l’Esprit peut exister par lui-même.
Les âmes sont donc des Esprits qui, avant de s’unir au corps, peuplent le monde de l’invisible, avant de revêtir une enveloppe charnelle pour se purifier et avancer dans la voie de la perfection. L’homme n’est donc qu’un corps et une âme. Plus, ce petit lien qui unit les deux : une liaison intermédiaire entre le corps et l’âme qui agit sur la matière, et réciproquement.
On peut donc résumer l’homme en trois parties essentielles :
Cette création du « périsprit » a été emprunté au monde végétal, au fruit plus exactement, avec son germe, le périsperme et la coquille.
Oui et non ! Un corps sans âme ne serait qu’une masse de chair sans intelligence, donc ce ne serait pas un homme. Pour qu’un homme existe, il lui faut une âme, d’ailleurs, dès qu’un corps cesse de vivre, l’âme le quitte.
Avant la naissance, il n’y a pas encore union définitive entre l’âme et le corps, tandis qu’à la mort, l’âme dont l’union a été établie, rompt les liens et quitte le corps. La vie organique peut animer un corps sans âme, mais l’âme ne peut habiter un corps privé de la vie organique.
Le mot âme est donc employé pour désigner des choses très différentes : le principe de vie, le fluide vital des organes, l’étincelle de vie primitive.