S’il est vrai que le spiritisme ne forme qu’un seul mouvement, il existe néanmoins plusieurs courants de pensées qui rivalisent entre eux. On trouve la différence dans les réunions spirites qui s’occupent exclusivement des communications intelligentes, en oppositions à celles qui ne se livrent qu’à l’étude des manifestations physiques. Ni l’une ni l’autre n’est dans le véritable esprit du spiritisme si elle ne regarde que de son côté. On ne peut opposer le spiritisme médiumnique intellectuel, et principalement les médiums écrivains, à celui de sensibilité physique.
Tous les groupes spirites qui peuvent diverger sur la doctrine fournissent des armes à leurs détracteurs, alors que ces divergences ne portent, la plupart du temps, que sur des détails, souvent même sur des mots.
En fait les contradictions proviennent de deux sources : les hommes et les Esprits.
Du côté des hommes, ces antagonismes proviennent souvent d’une mauvaise interprétation ou d’observations incomplètes des phénomènes. Il arrive souvent que l’on juge un phénomène spirite selon ses idées personnelles, selon ses croyances, selon ses prétentions. Ce n’est pas forcément l’observation la plus attentive et la plus impartiale.
Du côté des Esprits, les contradictions ne sont pas si étonnantes si l’on reprend les fondements mêmes du monde invisible : libre arbitre et échelle d’évolution. Les Esprits étant à l’origine créés par Dieu, simples et ignorants, devant gravir un nombre infini de degrés pour évoluer vers l’état supérieur, leur supposer une égale appréciation des choses serait les supposer tous au même niveau, et nous savons qu’ils ne le sont pas. Comme ils ne sont pas arrivés à la perfection, ils ne peuvent pas voir juste, et ils ont donc des avis divergents.
Si le spiritisme doit annoncer la transformation de l’humanité, les rivalités des sociétés spirites ne sont, en général, que des rivalités d’amour-propre, un égoïsme encore trop présent, alors que le spiritisme prône l’union et la fraternité.