On l’a vu plusieurs fois aux cours des siècles, il arrive qu’une même idée, qu’une même découverte, se produise en plusieurs points de la planète. On pourrait, au premier abord, attribuer cela au hasard. Mais quand on sait que le sommeil influence la vie terrestre et que, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, les Esprits profitent du sommeil pour se détacher et communiquer entre eux, on comprend mieux alors pourquoi le dicton « une idée est dans l’air » est une figure assez juste de la réalité.
L’Esprit d’un individu révèle souvent lui-même à d’autres Esprits pendant le sommeil, et souvent à son insu, ce qui faisait l’objet des préoccupations de cet individu pendant son état de veille. L’Esprit n’étant pas enfermé dans le corps comme dans une boîte, mais rayonnant tout alentour, il peut communiquer avec d’autres Esprits. Lorsque deux de ces Esprits sont sympathiques, il arrive que les deux âmes rattachées à ces Esprits aient instantanément les mêmes pensées.
Ainsi, dans les cas de léthargie ou de catalepsie, alors que l’état du corps s’y oppose, ces malades entendent et voient ce qui se passe autour d’eux, mais ne peuvent le manifester. C’est bien la preuve que l’Esprit se reconnaît et qu’il y a en l’homme autre chose que le corps, puisque le corps ne fonctionne plus, mais que l’Esprit agit. Cette perte momentanée de la sensibilité et du mouvement par une cause physiologique donne toutes les apparences de la mort, à la différence près, que la léthargie est toujours naturelle, mais que la catalepsie est quelquefois spontanée.
Dans la léthargie, le corps n’est pas entièrement mort, puisqu’il y a encore des fonctions vitales qui s’accomplissent, mais la vitalité est à un tel état de latence, qu’on peut dans ce cas comparer ce corps matériel à la chrysalide du papillon. Or, l’Esprit est uni au corps physique tant que celui-ci vit.
Le somnambulisme est un moyen de transmission de la pensée qui s’explique par une indépendance de l’Esprit encore plus complète que dans le rêve. Les facultés sont alors plus développées.
Dans le somnambulisme, l’Esprit est tout entier à lui-même, les organes matériels ne reçoivent plus les impressions extérieures. Cet état se manifeste surtout pendant le sommeil, moment propice pour l’Esprit pour se détacher provisoirement du corps.
Quand des faits de somnambulisme se produisent, c’est que l’Esprit, préoccupé par une chose, se livre à une action qui nécessite l’usage du corps qui lui est associé, dont il se sert alors d’une façon analogue à l’emploi qu’il fait d’une table, dite table tournante. Au réveil, le somnambule n’a aucun souvenir, car comme pour les rêves, les souvenirs, les sensations sont confuses, souvent décousues, sans aucune raison d’être.
Pour le spiritisme, le somnambulisme est plus qu’un phénomène physiologique, c’est une lumière jetée sur la psychologie. C’est là qu’on peut étudier l’âme, parce qu’elle s’y montre à découvert. Le somnambule peut se déplacer sans l’usage de ses yeux parce qu’il ne voit pas les choses du point où est son corps, mais parce qu’il les voit présentes comme s’il était sur le lieu. En réalité son âme est sur le lieu et lui transmet les informations. Cette séparation partielle de l’âme et du corps avec phénomène de transmission est un état anormal qui peut avoir une durée plus ou moins longue.
A l’extrême des phénomènes somnambuliques, l’extase est l’état dans lequel l’indépendance de l’Esprit sur le corps est presque palpable.
L’émancipation de l’âme se manifeste quelquefois par des phénomènes de transmission, qu’elle soit désignée de transmission de pensée, de somnambulisme, ou d’extase.