Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’Esprit se souvient de son existence corporelle. C’est au moment de l’incarnation dans un corps matériel, que l’Esprit devenant âme, perd la notion du souvenir des existences précédentes. Dieu le veut ainsi dans sa sagesse : « l’homme ne peut ni ne doit tout savoir ». Il faut un voile qui recouvre certaines choses, ou l’homme serait ébloui. C’est pour cela qu’à chaque existence nouvelle, l’Esprit entrant dans sa vie corporelle oubli le passé qu’il retrouvera en redevenant Esprit.
On peut dire que l’Esprit se souvient de toute son existence corporelle, c’est-à-dire qu’ayant vécu plusieurs fois comme homme, il ne fait pas de distinction entre toutes les expériences terrestres qui ne sont pour lui, qu’une continuité de la vie.
Après la mort du corps matériel et la séparation des liens, l’Esprit retrouve peu à peu le souvenir de l’existence corporelle, comme quelque chose qui sort du brouillard. A mesure qu’il y fixe son attention, il se souvient des choses en raison des conséquences qu’elles ont sur son état. Il sait assurément le but de la vie terrestre, le besoin d’épuration pour arriver à l’infini, il sait qu’à chaque existence, il laisse quelques impuretés derrière lui.
C’est pourquoi l’Esprit n’attache pas particulièrement d’importance à tous les détails de ses existences corporelles. Il ne cherche même pas à s’en souvenir. Mais s’il le veut, il peut se rappeler des détails, des incidents, des événements, les plus minutieux soient-ils. Même de ses pensées les plus profondes pendant une existence donnée, il peut faire surgir le plus petit détail. S’il ne le fait pas, c’est qu’il n’en n’a pas l’utilité.
Pour l’Esprit qui se détache d’un corps, ce n’est jamais une souffrance, bien au contraire. Il considère le corps comme un mauvais habit qui le gênait et dont il est heureux de se débarrasser. Un Esprit ne peut éprouver qu’un sentiment d’indifférence, à la vue de son corps en décomposition, comme pour une chose à laquelle on ne tient plus.
Cela ne veut pas dire qu’un Esprit ne reconnaît pas des ossements ou des objets lui ayant appartenu dans une existence, cela dépend du point de vue plus ou moins élevé sous lequel il considère les choses terrestres, donc de l’état d’avancement de l’épuration de l’Esprit.
L’Esprit sera toujours heureux du souvenir qu’on garde de lui lors de son existence corporelle, et si les gens s’attachent et conservent des objets qui le rappellent, il n’en sera jamais offusqué. C’est la pensée qui l’attirera vers vous et non des objets !
Seules les Esprits inférieurs peuvent regretter leur corps terrestre. Pour des Esprits élevés, le bonheur éternel est mille fois préférable aux plaisirs éphémères de la terre. La situation des Esprits et leur manière de voir les choses varient à l’infini en raison du degré de leur développement moral et intellectuel.
Suivant son degré d’élévation ou le type de mission qu’il peut avoir à remplir, un Esprit s’intéressera plus ou moins aux travaux, aux arts ou aux sciences, auxquels il aura à participer durant son existence terrestre. S’il a commencé des grands travaux dans un but utile, et qu’il voit ces travaux interrompus par la mort, sa tâche sera d’influencer d’autres Esprits humains à les continuer. Mais, d’une manière générale, il admirera ce qui peut amener à l’élévation des Esprits, ce qui incarnera leurs progrès.
Comme l’Esprit passe alternativement d’une vie spirite à une incarnation, il arrive souvent, que dans un moment de trouble qui suit le réveil, il ne se reconnaisse pas tout de suite. Mais ce moment est passager. Un Esprit garde toujours en mémoire le souvenir des ses vies passées.