On pense que le druidisme est originaire de la Bretagne (il s’agit de la Grande-Bretagne actuelle : Angleterre, Pays de Galles et Ecosse), qu’il s’est étendu à la Gaule, où les Celtes s’étaient installés, principalement en Armorique. César, l’empereur romain, l’affirmait déjà dans ses écrits et disait que nombre d’étudiants druides partaient là-bas se perfectionner. On présente souvent le druidisme comme une religion et les druides comme ses prêtres. Mais plus qu’une religion, le druidisme est le fondement même de la civilisation celtique.
Étrangement, l’histoire du druidisme s’explique par la civilisation celte, elle-même intimement liée à la civilisation romaine. Les péripéties historiques des deux peuples s’entrecroisent fréquemment et les textes des Romains conquérants, souvent péjoratifs à l’égard des Celtes, permettent de mieux comprendre la résistance et l’expansion de cette civilisation.
Les druides étaient des personnages omnipotents et omniscients de la société celtique. A la fois ministres du culte, théologiens, philosophes, gardiens du savoir, formateurs, historiens, juristes ou conseillers militaires, ils étaient avant tout, les intermédiaires entre les hommes et les dieux.
La mythologie celtique est si riche et si imagée qu’il est possible de l’interpréter de multiples manières. De fausses idées ont ainsi été véhiculées par les néo-spiritualistes du XIXème siècle qui ont cru voir dans les rites du druidisme, une science multimillénaire. Ils n’avaient pas tout à fait tord : le druidisme est une des traditions les plus anciennes et les plus abouties de l’histoire de l’humanité.
L’année celtique marquée par une saison sombre et une saison claire, comportait quatre grandes fêtes religieuses au caractère obligatoire (l’absence était punie de mort). C’était-là l’occasion pour les druides d’asseoir leurs pouvoirs et de maintenir la cohésion de la civilisation mais aussi, de célébrer les temps forts de la Nature.
Les druides se refusaient l’usage de l’écriture : la transmission du savoir traditionnel se faisait donc par voie orale. Un savoir si riche et si complet, qu’il fallait plus de vingt ans pour faire l’apprentissage d’un élève en Gaule (douze ans en terre gaélique, aujourd’hui l’Irlande). Au centre de cette connaissance, il y avait une activité intellectuelle et religieuse qui passait par des rites et des symboles.
Les invasions, la poussée de l’expansion romaine, ont eu peu à peu raison de la culture celte gauloise. C’est en Irlande, dernier bastion celtique, que la tradition a résisté le plus longtemps. Mais l’évangélisation a converti les derniers druides et les traits de la tradition celtique ont disparu.
Si toutefois le génie celte a été anéanti par le matérialisme romain, les légendes mystérieuses du druidisme perdurent.