L’héritage des Celtes aujourd’hui ce sont des sites archéologiques, un enseignement des druides tronqué et en partie perdu, des légendes, une multitude de légendes. Le mélange du celtisme avec le christianisme a certainement amplifié le phénomène. Dès le douzième siècle, les moines avaient la pernicieuse manie de ramener les mythes cosmiques celtiques à des faits historiques, pour mieux cacher les fondements de leur propre doctrine.
Toutes les grandes épopées mythologiques, issues de la tradition indo-européenne, furent des récits initiatiques concernant les secrets de la vie et leurs conséquences philosophiques et métaphysiques. Les légendes celtiques n’échappèrent pas à cette règle, et les druides devaient, sous le couvert du chêne et du rocher, dévoiler progressivement à leurs disciples le sens caché dans les multiples épreuves imposées à des héros eux-mêmes symboliques.
Les quêtes celtiques d’objets fabuleux, les vengeances à accomplir, sont des allégories construites selon la loi de l’analogie. Elles s’appliquent autant à l’Univers qu’à l’être humain et à son histoire sur terre. En fait, la véritable quête est celle d’un savoir sacré, élevant l’initié au-dessus de sa condition humaine ordinaire, lui permettant l’acquisition de certitudes sur le sens de la vie et de la mort.
L’initiation donnée par l’enseignement symbolique n’est pas seulement spirituelle ou morale, elle est surtout scientifique. Les druides celtiques ont utilisé l’astronomie, les sciences naturelles et les mathématiques pour ouvrir les portes aux mystères métaphysiques. Ils nous ont laissé tous ces savoirs pour que nous puissions à notre tour les transmettre.
Il serait impossible de parler de l’héritage celtique sans évoquer son plus fascinant mythe, les légendes du Graal. A part quelques érudits chrétiens bornés qui refusent de voir une origine païenne aux légendes du Graal, il est couramment admis que celles-ci sont nées d’une christianisation des thèmes traditionnels celtiques : la Quête, les nombreux chaudron d’abondance ou de résurrection, la lance de Lug, l’épée de Nadua, la pierre magique, les têtes coupées, les interdits.
Les contes du Graal sont l’expression celtique et médiévale des rituels d’initiation des mystères antiques. On y trouve par exemple, les analogies suivantes :
Les ancêtres des Celtes étaient des Indo-Européens venus du nord-est du Monde. Toutes les langues indo-européennes sont issues d’une langue-mère, dont le Sanscrit semble le premier avatar. Il faut donc rechercher dans le Sanscrit l’origine du Graal.
En Sanscrit, le mot « Grasa » signifie « Nourriture ». Cependant, le mot « Graha » a le sens de récipient, ce qui conviendrait à la légende. Par exemple, « Grahâ » sont deux coupes rituelles utilisées dans le sacrifice du Soma. Le verbe « Grah » signifiant « saisir, comprendre, connaître » fait que l’on retrouve dans « Graha », tout ce qui saisit ou capture.
Dans le monde tibétain, on trouve des génies du récit mythologique, les « dGralha ». Par ailleurs, l’astronomie chinoise parle du « Mao » pour parler des Pléiades, ce qui signifie « le vase céleste ».
Plus étrange encore, au-delà de l’océan Atlantique, chez les Mayas, on trouve dans le calendrier, le jeu de pelote et les 400 jeunes gens qui entrèrent après leur mort dans la constellation « l’Amas » (les Pléiades).
Les légendes sont vraies, plus vraies que l’histoire dirait l’initié druidique celtique. Il n’a peut être pas tord. Les Celtes nous ont laissé probablement douze millénaires d’une tradition commune à l’échelle mondiale.