La plupart des civilisations antiques, dans leurs cultes superstitieux et naïfs, adoraient les astres. Tous, sauf les Celtes ! Les Celtes ne déifièrent pas ces éléments rayonnants en tant que tels. Les dieux, dans leur fonction astrale, représentaient surtout les pouvoirs acquis auprès de ces astres considérés comme des éléments fondamentaux au même titre que la Terre, la Mer ou le Vent.
Les dieux Lug et Bélénos, dans leur fonction solaire, représentaient les pouvoirs actifs et constructeurs de la lumière, du feu et de la chaleur. L’astre du jour était considéré pour les Celtes, comme la source de tout feu céleste, de toute lumière. On pense, qu’à l’instar des Aryens védiques, les Celtes plaçaient dans le Soleil le principe mental de l’intellect et de la clairvoyance.
Plus précisément, pour les Gaèls, le Soleil était un astre omniscient. D’ailleurs, dans le glossaire irlandais, il est question de « la grande science du Soleil ». Dans certains contes du Graal, le héro solaire épouse Orgeluse, personnification parfaite du mental.
En raison de son intelligence, symbolisée par le jeu d’échecs, le dieu Lug obtint le droit de s’asseoir sur le siège des sages parmi les « Tuatha Dé Danann ».
Dans la mythologie celte, de tous les éléments fondamentaux de l’Univers, le Soleil était le premier élément invoqué par les croyants celtes qui le prenaient à témoin.
Comme la plupart des civilisations antiques, le nom de l’astre était du genre féminin et servait à qualifier la beauté et la splendeur.
Si le Soleil octroie ses bienfaits à tout un système terrestre et céleste, la Lune, elle, privilégie exclusivement la Terre. Son pouvoir vitalisant redistribue la semence du Taureau céleste, réservoir de vie.
Pour les druides celtes, qui étaient des astronomes remarquables, la Lune servait surtout à régler le calendrier et le rituel des cérémonies religieuses. Elle apparaissait en Maître du temps, Chronos-Saturne, que les habitants des îles du pourtour de la Bretagne (Grande-Bretagne aujourd’hui), prétendaient prisonnier dans leur région.
La Lune et Saturne ont d’ailleurs une bien curieuse parenté : la Lune parcourt en un jour la même distance que Saturne en un an. Sans entrer dans les détails astronomiques, on peut dire que la Lune parcourt en trente jours ce que parcourt Saturne en trente ans. Ainsi, tous les trente ans, la Lune et Saturne peuvent se retrouver en conjonction à un degré particulier du zodiaque, au début de la constellation du Taureau par exemple.
Les druides celtiques considéraient le sixième jour de la Lune comme particulièrement sacré et doué d’une force considérable (c’est d’ailleurs aussi ce que pensaient les brahmanes de l’Inde en l’appelant le « grand jour », preuve encore que les druides et les brahmanes ont la même origine indo-européenne). Ils pensaient qu’à cette position (Lune croissante), elle favorisait les conceptions. Avec cette connaissance astronomique des propriétés du magnétisme lunaire selon les phases de l’astre, les druides savaient les utiliser pour leurs opérations de magie.
L’astre de la nuit précédait celui du jour. Son pouvoir permettait de châtier les coupables de parjure, un des pires blasphèmes du monde celtique.
Le nom celtique de la Lune était du genre masculin, et si ce Dieu-Lune fut relié au culte des « Déesses Mères », ce fut en raison de la correspondance entre son rôle fécondateur mâle et la nature terrestre fécondée.
Comme le parcours de la Lune sur l’écliptique est assez conséquent (13° par jour), la mythologie celtique a toujours présenté le héro lunaire comme un être doué d’une rapidité extrême, capable de parcourir de longues distances en peu de temps.
La tradition des druides celtes ayant une forte connaissance de l’astronomie, les astres ne pouvaient être écartés du culte, mais sans pour autant en faire des dieux à part entière.