Les indo-européens, panthéistes, considérant qu’il n’existe pas de matière inanimée, appelaient « dieux », les puissances abstraites, les pouvoirs à la fois conscients et intelligents de la Nature, les énergies à l’origine de toute manifestation. Les véritables fonctions des principes divins ne pouvaient être révélées que progressivement par des maîtres, et, pour les profanes, l’observation des rites, suppléait à la connaissance.
Les Celtes, profondément religieux, venaient s’instruire en grand nombre auprès de leurs druides. Ceux-ci, des savants notoires, leur déconseillaient formellement l’édification de temples et la représentation anthropomorphique des dieux, véritable blasphème et outrage à la divinité.
C’est pourquoi aucune statuaire religieuse celtique ne vit le jour avant la conquête romaine. Un tabou comparable à celui de l’écriture. Suggérer par une image, forcément impropre et grotesque, un aspect quelconque des notions purement abstraites, étaient pour les Celtes un outrage susceptible de surcroît de conduire à l’idolâtrie. On sait, par un témoignage d’Hérodote, que dans un même esprit, les Pélasges, les anciens habitants de la Grèce, n’invoquaient primitivement les dieux que collectivement, sans désigner aucun d’entre eux par un qualificatif ou un nom personnel.
Le Polythéisme sous-entend que toute la matière du cosmos sert de véhicule à l’Esprit divin et qu’il n’existe aucune volonté créatrice arbitraire en dehors de l’Univers lui-même.
Les religions antiques indo-européennes étaient fondamentalement tolérantes car, en fait, leurs systèmes polythéistes enseignaient par le symbolisme, l’unité dans la diversité. Elles laissaient ainsi la possibilité de se choisir parmi la multitude de dieux, un dieu préféré, celui qui répondait le mieux aux aspirations les plus profondes de l’âme.
Le panthéon gaulois distingue une triade de dieux principaux Toutatis/Esus/Taranis, mais aucun d’eux n’a de rôle clairement défini.
Parmi les autres divinités, on trouve les dieux totémiques par lesquels on entend, dieux à attributs d’animaux. Toutefois, les Celtes ne vénéraient pas des dieux mi-hommes mi-bêtes : les attributs animaux n’étaient là que pour renforcer l’aspect symbolique du dieu.
Alors que les sociétés celtiques du continent et de Bretagne ont évolué au contact de la civilisation romaine, en Irlande, protégée par son insularité, les dieux celtes ont leurs particularités. Ils sont regroupés sous l’appellation « Tuatha Dé Danann » (les gens de la déesse Dana).
On y trouve encore Lug, mais aussi Dagda, le dieu-druide, Ogme, dieu de la magie guerrière, Nuada, Goibniu, Credne Cerd, Luchta, Brigit.
Le mythe fondateur des divinités celtiques a bien évolué au cours des âges et suivant les régions. Le fait de ne pas les représenter, permettait toutes les interprétations.