Si le mot druide, terme général emprunté aux Celtes, veut dire « tout savant », « celui qui sait », ce qualificatif s’adjoignait d’attributs physiques, vestimentaires et sacerdotaux qui faisaient la fonction. Ils lui donnaient la Force et la Connaissance, deux aptitudes indispensables pour asseoir l’autorité du druide, qui, rappelons-le, était supérieure à celle du roi celte.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est la représentation que nous nous faisons du druide celte : un homme âgé à la longue barbe blanche. Si cette interprétation n’est pas tout à fait fausse, elle est néanmoins déformée.
Les druides celtes n’étaient pas tous des hommes âgés, bien que la formation complète approchait des vingt ans, mais ils avaient l’obligation de porter la barbe. Cet attribut était un signe de virilité, de courage, mais surtout de sagesse et de connaissance. Il asseyait la position du druide en tant qu’homme de savoir et d’instructeur comme les monarques ou les philosophes.
La décoloration de la barbe vient sûrement de la tradition gauloise, elle-même héritée de leurs ancêtres ou cousins du nord. Les Gaulois étaient très ingénieux. On leurs doit quelques inventions, et notamment le savon, mélange de graisse animale et de cendre (potasse) qui accessoirement colorait les cheveux en roux, mais surtout, à force de répétition, les décolorait tout court.
Un autre symbole physique était à la mode chez les druides celtiques, la tonsure druidique. Non pas une tonsure sur le sommet du crâne comme c’est devenu à la mode chez les moines du christianisme, mais une tonsure qui consistait à agrandir le front vers le haut et l’arrière. Là encore, il s’agissait de donner au druide, plus de sagesse et plus de « poids » dans sa stature de « savant ».
Faute de preuve irréfutable du point de vue archéologique (peu de tissu résistent à l’usure du temps), seuls les textes mythologiques grecs et les écrits des Romains pendant la conquête de la Gaule, nous apportent des informations sur les vêtements druidiques.
Pline écrivait : « vêtu d’une tunique blanche, le prêtre monte à l’arbre et coupe avec une faucille d’or le gui qui est recueilli par les autres dans un linge blanc ».
Cette couleur blanche, symbole de pureté pour beaucoup de civilisations, semble avoir été la couleur unique utilisée par les druides. Les couleurs vertes, réservées aux Ovates et bleues, réservées aux Bardes, n’ont jamais été confirmées historiquement.
« Un homme doux, ancien, blanc-gris, marche en tête. Il porte un manteau blanc brillant avec des bordures d’argent très blanc. Une belle tunique très blanche lui entoure le corps… c’est homme, c’est le druide d’Ulster, Sencha le grand, fils d’Ailill, fils de Maechlog de Carnmag des Ulates ». Ainsi était-il écrit dans la « Tain Bo Cuailnge », le récit mythologique celtique irlandais.
Le signe de reconnaissance, la marque de la dignité, le symbole du pouvoir, de la puissance, de la clairvoyance et de la sagesse d’un druide ne se mesurait pas à sa faucille, à ses vêtements, mais à la baguette qu’il tenait dans la main. Pas un vulgaire bâton en bois de coudrier, d’if, de chêne ou de bouleau, mais une baguette généralement en or, en argent ou en bronze.
Ce signe de reconnaissance comportait trois aspects qui correspondaient à des titres définis dans les sept grades des druides :
Chez les Celtes, tout savoir et toute connaissance ne pouvaient être que sacerdotal, donc, dispensés par les druides. Ils se devaient donc d’avoir des signes qui les distinguent.