La formation, l’initiation d’un jeune apprenti druide était une épreuve longue qui pouvait prendre jusqu’à vingt ans. Seuls les Druides au plus haut niveau étaient chargés de cette éducation de manière à maintenir la tradition. Ils étaient donc exigeants dans la sélection de l’apprenti, et bien souvent, seulement deux ou trois candidats, sur une centaine, pouvaient prétendre à cette fonction.
La formation était essentiellement orale. Elle commençait toujours par l’étude de la grammaire, un langage technique compliqué, dédié spécialement au sacerdoce et parlé uniquement par les Druides.
L’élève devait passer le plus clair de son temps à l’assimilation et à la mémorisation de plusieurs dizaines d’anciens chants, de vers poétiques et de plusieurs centaines de récits : hauts faits d’armes guerriers, exploits royaux, légendes mythiques.
Il devait apprendre lui aussi la versification, la composition et la narration afin que plus tard, il puisse raconter des récits et des exploits à son tour.
Ensuite venait le temps de l’étude des runes, qui furent interdites par l’occupant romain après la conquête de la Gaule, et l’apprentissage de la divination.
Après sept années, venait l’étude de la langue secrète des poètes, la « langue des oiseaux », l’étude de la philosophie, de la généalogie et des lois. Alors seulement, l’impétrant devenait Barde.
Durant toute cette période d’apprentissage, le futur druide étudie les caractères grecs, seule écriture autorisée pour certains documents des affaires publiques et privées, et s’initie au maniement des armes même s’il n’est pas un guerrier lui-même.
Devenu Barde, l’étudiant pouvait tout en officiant auprès de son formateur, continuer son apprentissage et le perfectionner. De nombreuses années lui étaient encore nécessaires pour apprendre la pharmacopée végétale, la préparation des élixirs magiques, la médecine sous ses trois aspects : incantatoire (magie), sanglant (chirurgie) et végétale (thérapie par les plantes).
Il exerçait et perfectionnait ses talents de juriste. La justice était toujours rendue par le roi, mais c’était le Barde qui annonçait la sentence. Il était d’ailleurs le maître des « ordalies judiciaires » (les épreuves physiques décidant du sort de l’accusé : eau, feu, duel).
Son statut de Barde lui permettait d’enseigner les premiers niveaux du culte accessibles à tous, devenant ainsi le moniteur de la jeunesse. Il enseignait aussi le maniement des armes aux jeunes et futurs guerriers, les arts martiaux, les Celtes étaient de redoutables lutteurs à mains nues.
Il apprenait à forger ses armes et ses instruments. Il pouvait alors rester Barde ou devenir Ovate, selon ses prédispositions.
Au bout de vingt ans, le Barde ou l’Ovate atteignait la fonction suprême d’Olamw (le Puissant). Il pouvait alors réciter 350 grands poèmes et récits et 150 petits.
Les Grecs eux-mêmes disaient avoir été instruits par les Druides celtiques et Aristote proclamaient : « la philosophie a commencé chez les Celtes et la Gaule a été l’institutrice de la Grèce ». Les Semnothées étaient, selon les Grecs, des Archi druides, différents des prêtres qu’on appelait Druides.
Pythagore s’était instruit au contact de ceux qu’il appelait les Semnotès (les Saints). Ils lui avaient appris :
Devenir Druide était un long apprentissage pour séparer l’homme de son animalité instinctive et parvenir à élever son savoir et ses vertus afin de devenir un homme supérieur.