Trois mille cinq cents ans avant notre ère, des groupes d’agriculteurs-éleveurs vivaient dans le sud des îles Britanniques. Autochtones pour certains historiens, venus du nord-ouest de l’Europe (Armorique, Belgique, Danemark) pour d’autres, cette civilisation dite de Windmill Hill, agriculteurs mais aussi industriels brillants, connaissant la taille du silex, la poterie et le travail du cuir, étaient là bien avant les Celtes. Dotés d’un sens religieux, ils édifiaient pour leurs morts des sépultures collectives, de long tumulus orientés est-ouest, dont certains mesurent jusqu’à 90 mètres de long. Civilisation brillante, elle connaissait l’astronomie et érigeait des Mégalithes.
On l’a vu dans nos articles précédents, les Celtes se sont établis en Europe centrale aux alentours de deux mille ans avant notre ère pour rayonner ensuite et aborder la Bretagne (îles Britanniques) vers le IIème siècle avant notre ère.
Les Celtes, les Gaëls, les Bretons et les Gaulois sont autant de noms qui désignent des ensembles et des sous-ensembles de population. Peuples assez homogènes, ils parlaient probablement deux langues différentes, mais très similaires dans leur tradition :
Avec la civilisation Celte, est arrivé le druidisme, une sorte de Chamanisme qui remonte à ses origines indo-européennes. Mais ce druidisme a souvent été le lieu de tous les fantasmes. On a vu dans les druides, ces Mages celtes, des représentants authentiques d’une science multimillénaire secrète et oubliée. Même si ce n’est pas tout à fait faux, il faut cependant balayer un certain nombre d’idées reçues, à commencer par les monuments mégalithiques.
On associe souvent ces menhirs, ces dolmens, ces alignements mégalithiques aux Celtes et par extension, aux druides. Or, tous ces monuments existaient bien avant l’arrivée des Celtes. Probablement construits au quatrième, troisième et deuxième millénaire avant notre ère, par une civilisation plus ancienne, les Celtes et leurs druides y ont attaché une grande importance et se sont servis de ces sanctuaires majestueux comme lieux de leur culte. En associant ces endroits dont les historiens ignorent à peu près tout, mais dont il est à peu près certain, qu’ils furent bâtis par un peuple qui n’était pas d’origine indo-européenne, les Celtes ont su asseoir leur doctrine et la diffuser vers le continent, notamment en Armorique.
La romanisation qui atteignit la Bretagne, épargna le nord de l’île (Ecosse) farouchement défendu par les Pictes, ces terribles guerriers qui avaient l’habitude de se teindre le corps en bleu, d’où ce surnom. Jules César les affronta sans jamais les coloniser. Le latin ne supplanta jamais les langues celtiques parlées dans l’île.
Quand à l’Irlande, les légions impériales l’ignorèrent totalement. Mieux protégée par son insularité que la grande île voisine, elle resta le « dépôt » de la culture druidique que la civilisation méditerranéenne avait étouffé partout ailleurs et sauva ce patrimoine culturel et spirituel des peuples indo-européens.
Curieusement, c’est en Irlande où les Celtes, vivant à l’ombre des monuments de la civilisation des Mégalithes, ont rencontré dans le temple de New Grange, le symbole de la triple spirale qui, transformé en Triskèle, deviendra le symbole des Celtes. On retrouve les mêmes spirales identiques parmi les gravures rupestres de l’oued Djerat au Sahara, où elles furent gravées il y a 8.000 ans.
Il est souvent question de l’Afrique dans les légendes celtiques d’Irlande et de conquérants celtes chassés de l’île par des êtres fantastiques, « les Têtes de Chiens ». Or, les gravures rupestres du Sahara fournissent de nombreuses représentations de personnages pourvus d’une tête de chien.
Totémisme, chamanisme ou symbolisme ? Le druidisme celtique a collé à la civilisation qui l’avait précédé pour mieux se renforcer.