Dans le culte Vaudou, on ne trouve pas que des esprits démoniaques ou des LOAS qui envahissent le corps des adeptes. Bien au contraire ! Il existe des esprits serviables qui habitent des fétiches, statues, animaux, plantes, ou des élémentaux. Mais avant de les créer, il faut définir avec grande précision, le champ d’action de l’entité.
Un fétiche est par définition, un objet habité par un esprit. Mais ce fétiche est souvent un objet inanimé que le sorcier va transformer en un contenant qui sert à la capture et à la conservation de l’esprit : une statuette, une partie d’un animal conservé à cette fin, un morceau de plante ou d’arbre. C’est presque toujours un objet naturel qui devient un contenant artificiel.
Par des substances, des signes, des invocations magnétiques, et parfois, par la ruse, un magicien peut obliger un esprit à pénétrer dans un récipient et l’asservir.
Les entités qui habitent un fétiche sont alors capables, selon leur degré de développement, d’assurer les tâches les plus diverses. Les chamanes ou les sorciers Vaudou utilisent souvent ces esprits à des fins de guérison. Ils travaillent les aspects positifs de l’entité et en obtiennent un renforcement.
Afin que l’esprit soit maintenu captif dans de bonnes dispositions, on lui fait des offrandes régulières. Le prêtre ou la prêtresse sait qu’il est responsable à l’égard de l’entité et doit donc veiller à ce qu’il n’arrive rien de mauvais à l’esprit.
Le prêtre s’arrange aussi, s’il devait mourir, à assurer un avenir à l’esprit, en préparant sa transmission à un autre adepte. Il est de sa responsabilité karmique que l’esprit ne tombe pas dans de mauvaises mains.
En matière de fétiche, chaque sorcier, chaque prêtresse, chaque chamane, décide seul avec quelles forces et avec quelles énergies il souhaite travailler. Selon le type d’entité et l’effet magique recherché, il choisit des objets trouvés dans la nature, parce que leur forme est intéressante ou parce qu’elle présente un lien évident avec l’entité.
Un fétiche n’est pas toujours nécessaire pour habiter une entité surnaturelle : un magicien maître dans son art, est tout à fait capable de créer lui-même une entité à partir des éléments et de lui donner vie. On appelle alors cet esprit, un « élémental ».
Dans le Vaudou par exemple, le prêtre est conscient que créer un « élémental » est un acte qui implique une responsabilité supérieure. Si l’on perd le contrôle sur cette entité, les conséquences se feront ressentir sur le propre destin du prêtre.
La création d’un « élémental » commence toujours par une liste des tâches que l’entité doit accomplir. Ensuite, le prêtre doit définir :
Ce peut être une simple forme géométrique, une sphère, un cube ou une pyramide. Mais ce peut être une forme animale, choisie pour les forces et les qualités qui lui sont associées.
Ensuite le prêtre choisit l’élément qu’il veut lui adjoindre parmi les quatre Eléments fondamentaux :
Une fois créé, l’entité est enfermée. Plus la précision du champ d’action de l’entité est définie, plus elle sera puissante. Un Maître expérimenté pourra très bien lui adjoindre les caractéristiques des quatre éléments fondamentaux.
Le sorcier doit aussi déterminer la durée de vie de son « élémental », en années, jours, heures, sans oublier de préciser l’ordre qui en déterminera la fin. Une bonne méthode consiste à épeler son nom à l’envers et à le redécomposer volontairement en tous les éléments constitutifs.
Les esprits asservis aux fétiches ou aux « élémentaux » sont de bons outils au service des prêtres Vaudou ou des chamanes. Plus on travaille longtemps avec eux, plus ils deviennent forts car ils se rechargent constamment en énergie.