Dans l’univers du Vaudou, il est un rituel qui lui est propre et qu’on appelle la possession. Cette mise à disposition du corps pour permettre à une entité de se manifester, est unique en Magie. Certes, le Chamanisme appelle les esprits, mais il cherche à se concilier leur aide, jamais à se faire déborder par une possession incontrôlable, comme cela peut arriver dans le Vaudou. Comme deux âmes ne peuvent coexister dans un même corps, le possédé doit mettre son âme en veilleuse.
Chez les adeptes du Vaudou, un état de possession est tout à fait souhaité et est toujours provoqué. En Afrique et à Haïti, les possédés sont appelés les « chevaux », parce que les divinités enfourchent de leur corps, et ces mêmes divinités sont appelées les « cavaliers ».
La possession d’un corps par un LOA est toujours précédée d’une transe suscitée par le rythme des tambours, des danses effrénées et parfois des sacrifices rituels sanglants. Tout l’environnement qui agit sur le rituel, se retrouve dans les procédures existantes dans les danses guerrières amérindiennes ou dans les fêtes indoues, où les croyants en transe se blessent sans souffrir en se transperçant les joues et la langue.
Dans le Vaudou, la transe est la base du rituel, et quand l’initié perd le contrôle de son corps, que ses yeux se révulsent, qu’il tremble de tout son corps et qu’il tombe parfois, inanimé, ce comportement est l’expression de la possession. Le possédé n’est plus un humain, mais une Divinité incarnée. D’ailleurs, le Vaudou met à disposition du possédé des accessoires et des vêtements correspondant au LOA, afin que l’incarnation se réalise pleinement.
Dans cet état de possession, le corps devient invulnérable : on a vu des initiés se laisser tomber d’un arbre sans se blesser ; d’autres s’arc-boutent sur la pointe d’une épée ou absorbent des poisons.
Dans le Vaudou haïtien, les LOAS sont scrupuleusement répertoriés de sorte que le prêtre ou la prêtresse savent aussitôt quelle divinité « chevauche » un participant. Cette connaissance, ainsi que la présence des croyants, apporte une certaine protection pour le possédé. Il sait qu’on veille à ce qu’il ne lui arrive aucun dommage, que la divinité ne le plonge pas dans une situation fatale dont il ne pourrait se dégager une fois qu’elle aura quitté son corps.
Par ce contrôle et cette maîtrise du vaudou, les possédés subissent rarement des dommages. Seuls les LOAS maléfiques et cruels (voir les LOAS dangereux) constituent un véritable danger, mais ils n’apparaissent que rarement et seulement s’ils ont été invoqué. Le prêtre est là pour y veiller !
Les candidats volontaires à la possession s’efforcent toujours de garder à peu près le contrôle de la situation pour qu’un LOA ne devienne jamais totalement maître du corps. Cela est possible, moyennant certaines purifications rituelles et un certain entraînement, toujours pratiqué sous la surveillance d’un prêtre. Cependant, l’état de possession est tout à fait souhaitable pour un croyant, puisqu’il peut ainsi se transformer pendant un certain temps en la divinité qu’il vénère. La durée d’une possession est variable, de quelques minutes à plusieurs heures.
Dès qu’un esprit a quitté le corps de l’adepte, ce dernier ne se souvient de rien de ce qu’il a fait en état de transe. Car tous les actes, tous les gestes qu’il a accompli pendant la possession et tous les messages qu’il a délivré, ont eu lieu en l’absence de sa conscience psychique.
Une possession réussie, emmène le mental du possédé dans un vide infini, un éther dépourvu d’espace et de temps. Ce changement d’état vibratoire est ce que recherche l’adepte dans le rituel Vaudou.