Damballah est une divinité fort ancienne, très présente dans le Vaudou haïtien. Elle a pris la place de la divinité androgyne Obatala de la tradition africaine. Damballah est le dieu serpent, le gardien du savoir cosmique qui unit les forces en apparence contraires de la création.
Selon la légende, Damballah le dieu représenté par un serpent est vénéré ensemble avec Yansa, la déesse serpent céleste, celle qui est visible sous la forme d’un arc-en-ciel. Pour les adeptes du Vaudou, elle est la gardienne du trésor cosmique qui se trouve à l’extrémité de l’arc-en-ciel.
Damballah, en revanche, est le serpent terrestre, qui s’incarne dans les vagues des eaux, dans les courants d’énergie de la terre, et dans les animaux rampants.
Il est le patron des eaux et des arbres et son lieu rituel est caractérisé par un grand bassin peu profond et un serpent de feu.
A la différence de la tradition africaine, les adeptes du Vaudou haïtien, ne considèrent pas les serpents comme des apparitions directes de la divinité, mais simplement des intermédiaires. Aussi ne gardent-ils pas de serpents dans les temples.
Les adeptes du Vaudou haïtien invoquent Damballah et Yansa pour la force cosmique qu’ils représentent, mais rarement ces dieux exercent de l’influence dans leur vie quotidienne. Ces divinités sont considérées comme des personnalités très éloignées du monde terrestre.
Il arrive cependant, que le dieu signe une union spirituelle avec une femme possédée. Dans ce cas, un mariage est conclu comme une noce terrestre, avec témoins et prêtre Vaudou. Le pacte stipule alors que la divinité protège la femme à vie et peut occuper son corps à tout moment.
Les possédés de Damballah se meuvent à la manière des serpents, sifflent, se tortillent au sol, rampent sur les arbres et dans les charpentes des maisons d’où ils se laissent pendre la tête en bas. Comme Damballah peut quitter le corps du possédé à tout moment, il peut laisser son « cheval humain » dans des positions délicates. C’est pourquoi, les adeptes font toujours de leur mieux pour détourner la divinité de ses envies d’acrobate.