La cérémonie traditionnelle constitue le fondement du rite vaudou. C’est une célébration qui peut rappeler par certains aspects, la messe chrétienne : un lieu de culte, des prêtres initiés, un habit sacerdotale, des adeptes, des objets rituels, des offrandes et des prières. C’est cette similitude qui fait que l’on peut parler de religion et rapprocher les cérémonies. Mais là s’arrête la comparaison. Avec le Vaudou, les adeptes participent et sont, partie intégrante de la célébration.
La conduite de cette cérémonie se fait en général dans le « Hounfor », le temple Vaudou qui est séparé en deux espaces :
La place extérieure en terre battue, est en général, décorée de drapeaux et on place en son centre une colonne centrale rouge et bleue. Ce « poteau-mitan » symbolise le chemin de la descente des esprits. Il désigne l’axe vertical indiquant la communion entre les esprits surnaturels assurant le relais avec le monde invisible, les déités, les LOAS et les dieux. C’est l’axe central de la cérémonie. C’est autour de ce pilastre de bois que dansent les « Hounsis », les adeptes, les initiés, qui vont être possédés par les dieux lors des transes.
Toutes les célébrations vaudou commencent par un rituel d’invocation au gardien des chemins pour ouvrir les portes de la spiritualité. Le prêtre ou la prêtresse – dans le rite Vaudou, les femmes accèdent autant que les hommes aux plus hautes fonctions – prononcent la phrase rituelle :
Ensuite, l’espace du culte est sacralisé par un jeter d’eau sur le sol et les offrandes aux LOAS sont déposées au pied du poteau-mitan. On dessine enfin, sur la terre battue, les vévé des divinités concernées par le rituel.
On dispose les objets sacrés rituels aux points cardinaux et sur le poteau, et les adeptes peuvent s’engager dans les danses rituelles au son des percussions, les tambours, objets indissociables de la cérémonie Vaudou.
Le son obsédant des tambours établit le contact entre le monde invisible et le monde visible. La cérémonie Rada utilise traditionnellement trois tambours.
Vient ensuite la deuxième partie de la cérémonie, qu’on peut appeler le « sacrifice ». Il peut s’agir d’offrandes de boissons, d’alcools ou d’aliments que l’on répand sur le sol et appréciés par les LOAS que l’on honore. Il peut s’agir, dans des cérémonies plus importantes, de sacrifices sanglants, des animaux préparés et offerts aux dieux. Le plus souvent des volatiles, poulets, coqs, pigeons, parfois une chèvre ou un mouton, mais aussi, rarement, un chien. L’animal sera égorgé par un sacrificateur qui répandra le sang sur le sol de la terre battue, pendant que les tambours accéléreront avec frénésie. Le cadavre est ensuite offert au quatre points cardinaux.
Il n’est pas rare que les initiés plongent leurs mains dans le sang et appellent avec leurs chants et leurs danses, leurs mains ensanglantées tendues vers le ciel, les LOAS. La frénésie emportant tous les adeptes, certains tombent en transe, qui deviennent spectaculaires lorsque le LOA entre dans le corps de l’initié. On dit qu’il est alors « chevauché » par l’esprit.
Si la personne perd conscience, les autres adeptes l’assistent et veillent à ce qu’elle ne se blesse pas.
La cérémonie vaudou, regardée par un œil extérieur, peut quelquefois dérouter, par l’aspect extrême et spectaculaire de son déroulement. Ce n’est pourtant qu’une messe bien codifiée.