Les plantes chamaniques des visions
Les plantes en usage dans le chamanisme, qu’elles soient hallucinogènes ou guérisseuses sont d’abord des capteurs du monde surnaturel. Un vrai chamane sait percer leurs secrets. L’homme n’est-il pas apparut sur terre alors que les plantes étaient déjà omniprésentes ? Pour survivre, les humains ont appris pendant des millénaires, à déchiffrer et à éviter leurs dangers. Le chamane, « l’homme qui sait », lui a appris à les utiliser.
Le secret des plantes
L’approche des chamanes vis-à-vis des plantes et de leur rôle, ne s’arrête pas au concret et aux apparences. L’inconnu, l’invisible est essentiel et doit être décelé. Dans la pharmacopée chamanique ne figure pas que des plantes hallucinogènes aux effets spectaculaires. On y trouve aussi des plantes qui, au regard de la science, n’ont qu’une action faible sur le corps humain.
- La sauge : elle est pour les chamanes de certaines tribus indiennes, un remède universel. On remarquera qu’elle était aussi en Occident depuis l’Antiquité, une plante médicinale par excellence.
Mais la comparaison s’arrête là ! Les chamanes ont recours à des plantes hautement plus puissantes pour accéder aux esprits :
- Le tabac : c’est une des plantes les plus utilisées par les chamanes amérindien. Moins puissant que les psychotropes, il est néanmoins un altérateur de la conscience quand il est fumé à haute dose, et a été longtemps un objet de critique de la part des explorateurs qui ont fini par l’adopter et l’ont ramené en Occident. En décoction dans de l’eau, le jus de tabac est une puissante potion largement utilisée dans l’initiation des apprentis chamanes.
- Le chacruna : mélangée à l’ayahuasca, une liane d’Amazonie, cette plante hallucinogène est largement utilisée par les chamanes de la grande forêt. Contenant des alcaloïdes comme le DMT et l’harmine, il provoque des effets de prostration ou de grand déchainement.
- Le peyotl : considéré comme d’origine divine, ce petit cactus gris du Mexique qui s’épanouit au raz du sol dans une couronne bulbeuse, contient de la Mescaline, un puissant alcaloïde qui provoque une impression d’extrême lucidité, dans une explosion de visions aux couleurs intenses.
Le peyotl est un cactus hallucinogène puissant
- L’ololiuqui : plante de la famille des liserons, avec des effets proches de ceux du Peyotl, on utilise de cette plante d’Amérique centrale, que les graines qui contiennent de l’Ergine, qui n’est autre que l’alcaloïde LSD. Macérées dans de l’eau, elles provoquent une perception exacerbée de l’environnement, éclaté en « mille visions ».
- L’amanite tue-mouches : ce champignon qui croît en nombre sur les bouleaux de Sibérie et de Mongolie, est souvent utilisé par les chamanes pour atteindre les transes initiatiques. Contenant un puissant alcaloïde, la Muscarine, il provoque des hallucinations, grossissant les éléments perçus, donnant l’illusion d’en voir les plus infimes détails.
- Le soma : cette plante originaire de l’Inde a été décrite par les plus grands chamanes indous comme une plante à l’égal de Dieu. Elle était réputée donner l’immortalité et des pouvoirs surnaturels.
- La coca : cette plante de l’Amérique andine a deux fonctions. Une fonction de divination (le chamane lit dans les feuilles de coca) ; une fonction de provoquer des visions. On n’utilise que les feuilles de cet arbuste. Le chamane place dans sa bouche une grosse quantité de feuilles pour constituer une grosse boule qu’il va mâcher avec du « cal » (de la chaux vive fabriquée avec le calcaire de coquillages). Les alcaloïdes de la coca vont réagir avec le « cal » et la salive et altérer la conscience en provoquant des visions.
- L’agripaume : cette plante de la médecine traditionnelle chinoise, est souvent employée par les chamanes d’Asie. Proche de la Marijuana, elle provoque des visions psychédéliques lorsqu’elle est fumée.
En conclusion
Quasiment toutes les cultures aborigènes utilisent dans leur chamanisme au moins une plante aux effets psychotropes. Il est ici difficile de les nommer toutes.