Au Moyen-Âge, on comptait le Basilic parmi les « simples » magiques. Si l’on plongeait cette herbe dans de la rosée recueillie à l’aube, le jour de la Saint-Jean (24 juin), cette préparation aromatique éloignait les mauvaises influences de la maison. De nombreux récits comme celui-ci, au fil des âges, ont exalté le pouvoir des plantes. La réalité médicinale et le symbolisme ont construit la trame de la longue histoire du monde végétal avec l’homme. Le pouvoir des plantes et de la Magie n’en n’est qu’une facette.
La Magie des plantes est mentionnée pour la première fois dans une inscription égyptienne de la Onzième Dynastie. Le roi Salomon envoya une expédition à travers le désert jusqu’à la Mer Rouge et au pays de Punt (aujourd’hui l’Ethiopie) pour chercher des plantes et des aromates.
L’usage des herbes et des aromates se répandit rapidement dans tout le bassin méditerranéen. On développa des formules complexes à base de résines et de pâtes parfumées, qui servaient à enduire les corps ou à « honorer les dieux ».
Toujours dans l’ancienne Egypte, le dieu Râ était adoré au lever du soleil, avec la fumée de l’Oliban qui se consumait. L’Oliban, une gomme extraite d’un arbrisseau appelé « Boswalia Carteri » que les envoyés du roi Salomon avaient découvert au pays de Punt.
Le règne végétal, par cette caractéristique propre, l’odeur de la plante, a mis en œuvre un étrange pouvoir que toutes les sciences, dont la Magie, se sont accaparés.
L’odeur de la plante, après combustion, laissera toujours une empreinte magique, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Proclus, philosophe grec du Ve siècle après J.C., rapporte dans ses écrits, « De Sacrificiis et Magia », que les prêtres en mêlant diverses odeurs selon l’Art Divin, créaient des parfums uniques aux nombreuses vertus. Celles-ci disparaissaient si chaque composante était utilisée séparément.
Cela ne veut pas dire, que seul le parfum intéresse les Mages et les Sorcières pour la communication avec les forces naturelles invisibles. Dans le chamanisme aussi, qui n’est qu’une autre forme de Magie, on utilise les plantes comme un médium puissant.
Le chamanisme est une pratique ancestrale qui considère que pour communiquer avec les forces naturelles de l’Univers, il faut modifier son état de conscience pour avoir une perception du monde différente des normes généralement admises.
On requiert alors l’utilisation de la puissance des plantes, tel que le Peyolt, la Datura ou le Cannabis, plantes à effets psychotropes, que l’on utilise selon des rituels bien établis, à des moments bien choisis (phases lunaires) et en des lieux consacrés. Les chamans de Mongolie se servent d’un mélange de guano et de Junipérus, le bagaschun, pour favoriser les transes.
De cet usage chamanique, il reste une large utilisation de ces plantes, comme le Cannabis ou chanvre indien, dans les médecines traditionnelles orientales.
De là à dire que les plantes, et tout particulièrement le Cannabis, sont un médium de la Magie et que la médecine traditionnelle n’est que la résultante de la Magie, il n’y a qu’un pas.
En Orient, le nom tantrique du Cannabis est « nourriture de Kundalini ». On dit aussi que Bouddha, dans sa période ascétique, se nourrissait d’une graine de chanvre indien par jour, et ceci pendant six années avant son illumination.
Pour le chamanisme Bôn, le Cannabis entre dans la composition des potions de Magie Noire pour obtenir l’immortalité.
Nos ancêtres, des Grecs en passant par les Chamans, avaient découvert le pouvoir immense des plantes bien avant l’avènement de la Science. On comprend mieux pourquoi la Magie ne pourrait se passer du monde végétal.