En Afrique, il n’y a pas une Magie unique, mais des Magies, chacune révélant les facettes complexes de ce vaste continent. L’Afrique est sûrement le berceau de l’humanité où la Magie est encore restée bien présente et intégrée dans la vie quotidienne. Les Magies africaines ont un point commun : elles intègrent toutes des esprits animaliers. Normal, quand on est un continent à la faune aussi riche.
Il y a moins de mille ans, le Sahara était une terre fertile. Dans ces prairies verdoyantes et giboyeuses, où la Magie existait, l’Univers était un « arbre cosmique ». On y plantait autour des arbres représentant les niveaux de l’Univers :
Les Yorubas au Nigéria pratiquaient « l’oracle Ifa », une cérémonie de divination avec des noix de coco, où le Devin était toujours un homme.
Les masques, symboles qui sépare l’homme de l’animal, jouaient un rôle capital dans la Magie, et représentaient l’histoire de l’humanité.
Les Dogons du Mali fabriquaient leurs masques dans des cavernes à l’abri des regards. Ils les portaient pour les rites funéraires et les porteurs de ces masques devaient rester inconnus aux yeux du public.
Au Togo, les « rituels d’expulsion » consistaient à nettoyer tout le village, en localisant les démons, en les enveloppant dans des feuilles et des lianes que l’on suspendait à des poteaux à l’extérieur du village jusqu’au lendemain. Puis, on emportait ces paquets dans la montagne, où ils étaient jetés au cours d’une cérémonie.
Cette région de grandes forêts équatoriales humides est un grand centre mythique de l’Afrique, avec ses sociétés secrètes, avec ses sorciers, ses guérisseurs et ses esprits.
Dans les royaumes du Grassland, les membres de l’ancienne société secrète « Nsoro » du Cameroun, portaient des masques noirs aux yeux exorbités au-dessus de leur tête.
On croyait que le chef des « Tekes », au Congo, était entouré d’une aura sacrée qui lui permettait de voir dans l’autre monde. Son masque était associé à une connaissance de la magie secrète. Son collier, en dents de léopard, lui conférait la force de l’animal. Son bandeau en « cauris », des petits coquillages blancs, représentait son lien avec les force spirituelles.
Les Devins « komos » au Zaïre portaient des masques ovales, parés de plumes, de ceintures d’écorce et de bracelets d’ivoire. Leurs bourses de cuir renfermaient les amulettes de protection.
Dans cette partie de l’Afrique, la Magie est collective et le grand serpent cosmique était considéré comme la force première de la création. Il avait la tête dans le ciel et la queue dans les eaux terrestres.
La Magie des Zoulous essayait d’influencer les éléments : le sorcier tuait un oiseau de paradis et le jetait dans une mare pour que la pluie tombe en remerciement. Si ce n’était pas suffisant, les femmes enterraient leurs enfants jusqu’au cou et hurlaient pour que le ciel se laisse attendrir et envoie la pluie par pitié.
Les Caffres étaient sorciers et guérisseurs. Ils se servaient de chèvres pour délivrer leurs patients de leur maladie. Ils barbouillaient l’animal du sang du malade et libéraient l’animal pour qu’il s’éloigne. Dans certaines tribus, la chèvre était sacrifiée.
En Afrique, dans toutes les sociétés primitives, le rapport à l’invisible et au surnaturel est toujours passé entre les mains des sorciers et des chamans. Les rituels des morts et des esprits, les rituels des cérémonies agraires sont encore très présents dans la mémoire collective.