A l’origine des jeux de cartes, le nombre de cartes et leurs symboles n’étaient pas fixés. Outre leurs origines orientales (Indes ou Chine), les cartes de notre monde occidental ont vu le jour sur deux foyers importants : la cour royale espagnole et la cour royale française.
A l’origine, le jeu de cartes espagnol était composé de 56 cartes : 40 cartes appelées les « cartes blanches », les chiffres de Un à Dix, dont les « Sept » étaient les atouts ; 16 cartes appelées les « Triomphes ». Ces dernières cartes étaient divisées en quatre groupes : les Deniers, les Coupes, les Epées et les Bâtons, qui correspondaient aux quatre catégories sociales de l’époque. Les Deniers représentaient la Bourgeoisie, les Coupes, le clergé, les Epées, la noblesse et enfin les Bâtons, la paysannerie.
Avec le temps et l’évolution sociale, les « Triomphes » disparurent et furent remplacés par les Valets, les Cavaliers, les Dames et les Rois. Puis les quatre Dix et les quatre Dames furent supprimés, et le jeu fut réduit à quarante huit cartes, 36 cartes blanches et 12 figures. Ce jeu de quarante huit cartes, « l’Escoba », est encore utilisé aujourd’hui.
A l’origine le jeu français était composé lui aussi de 56 cartes, comme le jeu espagnol, avec les Deniers, les Coupes, les Epées et les Bâtons qui correspondaient aussi aux catégories sociales de l’époque.
La société ayant évoluée, les figures ont évolué et les Rois, les Dames, les Valets ont remplacé les « Triomphes ». Contrairement au jeu espagnol qui s’est fixé à 48 cartes, le jeu français s’est arrêté à 52 cartes, tel qu’il se présente actuellement. Il comprend douze figures : quatre Rois qui correspondent aux Rois des cartes espagnoles, quatre Valets qui correspondent aux Cavaliers espagnols, et quatre Dames (ou Reines) qui correspondent aux Valets espagnols. Les cartes blanches sont quant à elles restées fixées à 40, puisque, contrairement aux Espagnols, les Dix n’ont pas été supprimés.
Les cartes se divisent en deux couleurs : les rouges et les noires. Appartiennent à la première couleur, les Carreaux et les Cœurs ; à la seconde, les Trèfles et les Piques. Les Trèfles correspondent aux Bâtons, les Piques aux Epées, les Carreaux aux Deniers et les Cœurs aux Coupes. Les Cœurs sont de bon augure, les Carreaux de mauvais présage, les Piques sont tout à fait défavorables, et les Trèfles sont mixtes.
Le jeu de 52 cartes a traversé les époques pour donner naissance au jeu réduit à 32 cartes, ce jeu même aujourd’hui utilisé pour jouer au Poker, mais aussi en cartomancie, pour pratiquer la divination.
Par rapport au jeu de 52 cartes, dans le jeu de 32 cartes on a diminué le nombre de cartes blanches, en supprimant les valeurs du 2 au 6. Seul l’As et les cartes du 7 au 10 ont été conservés. Les figures, quant à elles, n’ont pas été modifiées.
Comment en est-on arrivé à cette réduction ? En s’inspirant de l’époque ancienne des Pharaons, autre berceau de l’histoire des cartes.
A l’époque où les Pharaons régnaient sur l’Egypte, le chef de famille égyptien avait coutume de consulter chaque jour les Oracles. Pour cela, il utilisait 78 piastres sur lesquelles étaient gravés des hiéroglyphes dont il déchiffrait la signification à des fins divinatoires. Après avoir mélangé les cartes sept fois en invoquant la protection des sept principales planètes de notre système solaire, il éliminait les 46 piastres supérieures du jeu et ne conservait qu’un jeu réduit de 32 piastres : l’ancêtre de notre jeu de 32 cartes.
Les jeux de cartes ont traversé les époques en s’inspirant du contexte historique et social pour arriver jusqu’à nous enfin fixés.