La Grèce antique nous a laissé en héritage une mythologie d’une richesse inépuisable. En ces temps anciens, l’existence des dieux était une réalité omniprésente qui imprégnait tous les aspects de la vie quotidienne. Il était donc primordial pour les hommes de connaitre la volonté des dieux afin de ne pas les contrarier pour ne pas s’attirer leurs foudres. On distingue deux pratiques différentes en ce qui concerne la divination dans la Grèce antique : d’une part les oracles qui ont des intermédiaires religieux entre les dieux et les hommes et d’autre part les devins qui étudient les signes.
L’oracle désigne avant tout un lieu où un dieu a l’habitude de s’exprimer. Sur le lieu de l’oracle se dresse généralement un sanctuaire consacré au dieu en question et où officient des prêtres ou des prêtresses dont le rôle consiste à interpréter les messages envoyés par les dieux pour les transmettre aux humains. Le terme oracle désigne également par extension, le message en lui-même et la personne qui transmet le message. Pour comprendre l’importance des oracles, il faut savoir qu’ils étaient interrogés sur des questions aussi importantes que l’opportunité de déclarer une guerre ou sur le lieu où devait être fondée une ville.
L’oracle de Dodone est le plus ancien des oracles grecs, son existence nous est relatée par Hérodote. A Dodone, ce sont les messages de Zeus que les prêtres transmettent en lisant le mouvement des feuilles d’un chêne agitées par le vent. Il est notamment fait mention de l’oracle de Dodone dans l’Odyssée d’Homère : « Ulysse était parti, disait-on, pour Dodone. Au feuillage divin du grand chêne de Zeus, il voulait demander conseil pour revenir au bon pays d’Ithaque : après sa longue absence, devait-il se cacher ou paraître au grand jour ?« .
Le plus connu des oracles grecs est sans conteste l’oracle de Delphes, on y interrogeait la pythie, une prêtresse qui y interprétait les messages transmis par le dieu Apollon. Les réponses données par la pythie consistaient généralement en des phrases dont le sens énigmatique devait parfois donner lieu à une nouvelle interprétation. D’après les historiens, c’est après avoir consulté l’oracle de Delphes que Socrate se décida à enseigner la philosophie.
Contrairement aux prêtres qui transmettent les oracles, les devins ne sont attachés à aucun dieu en particulier. Leur fonction consiste à interpréter les signes envoyés par les dieux selon différentes méthodes. Parmi ces méthodes on trouve, par exemple, la lecture des entrailles d’animaux (extipicine) ou l’observation du comportement des oiseaux (ornithomancie). Citons également une technique de divination assez intéressante : la clédonomancie. Selon cet art divinatoire, le message divin était contenu dans une parole ou un geste, ainsi entendre un éternuement était considéré comme un présage favorable. L’interprétation des rêves (oniromancie) était également très pratiquée dans la Grèce antique, il existe par exemple un traité écrit par Artémidore d’Ephèse datant du IIème siècle après .J.-C qui décrit avec précision la signification de nombreux songes.
Le devin est une figure centrale du monde grec et est notamment très présent dans la mythologie, on peut citer Tirésias, un devin présent dans de nombreux mythes grecs ou encore Calchas qui apparait dans l’Iliade d’Homère. Mais les devins ne sont pas uniquement présents dans la mythologie, ils occupent une place importante dans la vie publique et de très nombreux hommes politiques et chefs militaires se faisaient accompagner de devins qui eurent parfois une grande influence sur leurs actes. On peut citer Lampon qui fut l’ami de Périclès ou Pythagoras qui prédit la mort d’Alexandre.
Qu’il s’agisse d’oracles ou de devins, les arts divinatoires occupent une place fondamentale dans la civilisation de la Grèce antique et ont eu une influence certaine dans l’histoire de cette grande civilisation.