C’est l’arcane XXI, le nombre vingt-et-un étant la multiplication de sept par trois ou de trois par sept. Le chiffre trois signifiant l’intelligence et le rythme de la Création, le chiffre sept étant le chiffre des dieux, la symbolique devient donc, l’intelligence suprême qui régit la Création. C’est aussi la lettre hébraïque tau, l’Ame universelle, le Tout, le septième jour, la bouche, le centre. C’est l’autre carte de la réussite, la symbolique de la reconnaissance, de la paix et de l’épanouissement. Carte du bonheur et de l’harmonie avec l’entourage, elle témoigne d’un environnement relationnel important.
A chaque coin de la carte est dessiné un symbole différent. Au coin supérieur droit, un ange, au coin supérieur gauche, un aigle. En bas, à droite, un taureau, et à gauche, un lion. Au milieu une couronne de lauriers encercle une femme qui tient dans la main gauche deux baguettes.
La couronne de lauriers, la plante solaire, symbolise la victoire. Sa couleur verte est celle de la vie. Elle nous rappelle la Mandorle, au centre de laquelle, trônait le Christ, dans les églises romanes. Sa forme ovoïde nous rappelle l’œuf cosmique. L’éclosion de l’œuf est celle d’un être nouveau dans un monde nouveau.
La femme, au centre, est cette vie qui est portée en victoire. Sa nudité est un signe de pureté et de vérité. Le voile rouge qui l’enveloppe et se contente de ne pas dévoiler son sexe, est signe d’énergie. Le visage tourné vers l’ouest, le monde profane qu’elle connaît, elle s’éloigne vers l’est, d’où vient la lumière.
Les cheveux ainsi que la draperie qui l’entoure semblent soulevés par un grand vent : c’est l’Esprit qui souffle.
Les baguettes qu’elle porte dans la main, qui se terminent par une boule rouge et une boule bleue sont les signes des deux polarités : l’énergie et l’action, et la spiritualité. Comme la baguette du Bateleur, dans l’arcane I, ces baguettes servent à capter les énergies, les forces vibratoires supérieures. Réunies dans la même main, elles dessinent le V de la victoire.
A chaque coin de la carte, un rappel des symboles des quatre éléments, mais aussi des quatre évangélistes :
Nous voici à l’aboutissement de la quête. Au travers des arcanes, le Bateleur a appris, éprouvé, évolué et il est parvenu au terme du Grand Œuvre alchimique : il a réussi la transmutation de la matière brut en or pur. En d’autres termes, le Monde, figuré devant le Bateleur par le Denier, l’Epée, le Bâton et la Coupe, a été transmuté sur le plan psychique et spirituel, les quatre éléments sont figurés maintenant par les quatre évangélistes.
Le Monde est associé avec le signe zodiacal de la Vierge, allusion à la vierge nue qui court dans le cercle.