C’est l’arcane XIII, le nombre treize étant l’association de dix plus trois, synonyme d’énergies nouvelles, créatrices, mais dans un nouveau cycle. Pas de nom pour cet arcane, pas de lettre hébraïque. Seulement le faucheur et sa faux qui, ensemble, dessinent la lettre hébraïque mem, qui signifie la matrice, l’eau, la vie et la mort. L’arcane précédent nous montrait le Pendu en quête de sa vérité intérieure, immobilisé entre les colonnes du Temple, se préparant à être admis à l’intérieur. Cette préparation a pour nom le « lâcher prise ». C’est la carte où il ne faut pas dire « la mort ». C’est la carte du changement radical, imprévisible (comme la mort), on ne peut pas voir au-delà, le destin bloque et censure les faits.
Symbole classique de la mort représentée par un squelette tenant une faux, à ses pieds deux têtes gisent dont une tête couronnée. Au sol des mains et des pieds. Une des mains indique le chiffre trois, le rythme de la création.
La Faux dessine avec le « corps » du faucheur le mem hébraïque, symbole de vie et de mort. Dans toute initiation, le postulant doit mourir symboliquement pour renaître à une vie supérieure.
Le manche rouge et la lame blanche sont des signes d’action et de purification.
Les os du squelette ont la couleur chair. Une symbolique forte, les os de la mort ayant la couleur de la vie, qui renaît toujours sous une autre forme.
Le squelette est souriant et sa faux immaculée : son action, au-delà des apparences, est juste et purificatrice.
La mort nous effraie parce qu’elle est liée à nos cinq sens, mais nos sens sont pauvres dans leurs possibilités d’appréhension de tous les aspects de la réalité.
Deux visages, masculin et féminin. La mort n’épargne ni l’homme, ni la femme, ni la jeunesse, ni la beauté :
Les pieds et mains sortant du sol symbolisent nos moyens d’action dans le monde. Le faucheur récolte nos actions, bonnes ou mauvaises.
Les plantes qui sortent du sol sont un signe que la vie se nourrit de la mort.
Le pied droit du faucheur sort de la carte côté droit. L’action de la mort dans l’autre monde ne nous est pas connue.
Si l’arcane de l’Empereur était addition, accumulation, celui du faucheur est soustraction. Celui-ci était incarnation, celui-là est désincarnation.
Si cet arcane n’a pas de nom, c’est que nous sommes dans l’impersonnel. Nommer quelque chose c’est lui donner vie par le Verbe. La mort détruit le Verbe.
Le faucheur est assimilé à Mars, un Mars nocturne destructeur. Mars c’est le feu, le feu vital qui retourne au ciel à l’automne, en détruisant violemment les formes créées, c’est la mort de la nature.