C’est l’arcane VII, le chiffre sept symbolisant le « chiffre des dieux ». C’est aussi deux plus cinq, la Papesse et le Pape, la sagesse et la connaissance, la dualité mais la conciliation des contraires par sublimation de cette dualité. C’est encore trois plus quatre, l’Impératrice et l’Empereur. En Alchimie, le mariage du Roi et de la Reine, c’est l’union des polarités contraires. C’est enfin la lettre hébraïque zaïn, l’arme ou la flèche, ce qui tend vers un but, ce qui est lointain. La marche. En général, c’est une carte excellente, puisque c’est celle du triomphe, de la réussite, de la réalisation par soi-même. Mais elle peut être perverse si elle est mal entourée, si elle tombe avec des cartes fortes : alors elle peut signifier l’orgueil, la tyrannie et la domination.
Un roi couronné par trois étoiles est debout sur un chariot. Un baldaquin bleu imprimé d’étoiles est supporté par quatre colonnes. Le roi tient dans sa main droite un sceptre et sur ses épaules, en guise d’épaulettes, deux visages opposés. Sur le chariot, on remarque un motif symbolisant des ailes au-dessus d’un cercle ouvert. Une Sphinge blanche à droite, et une Sphinge noire à gauche, apportent un côté égyptien au chariot.
Le personnage est debout. Comme pour la carte précédente, l’Amoureux, sa position indique qu’il est prêt à l’action. L’Amoureux s’est élancé sur le chemin choisi. Comme le chevalier partant à la conquête du Graal, voilà son choix.
Sa cuirasse, signe de protection, arbore les couleurs bleues et rouges, les couleurs de sa belle qu’il a choisi dans la carte de l’Amoureux. Deux croissants de lune ornés de visages opposés sont placés en épaulettes, c’est Janus, dieu des passages d’un état à un autre.
Il tient dans sa main droite un sceptre, signe de sagesse, de virilité, de puissance, de domination de lui-même.
Sa couronne à trois étoiles, trois étant le chiffre de la création, éclaire la voie du maître du chariot.
Le chariot de forme cubique rappelle l’Arche d’Alliance des Hébreux et le trône de l’Empereur. C’est le symbole de la réalisation dans l’incarnation, l’avance dans le monde à conquérir.
Quatre colonnes jaunes et vertes, quatre est le chiffre réalisateur, rappellent un des personnages féminins de l’Amoureux : le maître du chariot est entouré d’influences qu’il est capable de ne pas subir. Ces colonnes soutiennent un baldaquin de couleur bleu, signe de spiritualité, avec ses étoiles jaunes qui est un rappel à une certaine idée du ciel.
Les étoiles, six, plus deux sur les côtés, allusion à l’arcane huit, la Justice. Comme elle, le conducteur du Chariot est aussi bien en harmonie avec les forces de l’univers qu’avec lui-même. Les six étoiles au centre, en signe solaire du discernement, sont un rappel à la constellation de la Grande Ourse, autrement dit, le Chariot de David.
Le motif au centre du chariot, des ailes, encore le ciel, la matière sublimée, l’air. Le cercle ouvert, un appel à la réceptivité, à la Terre. Le linguam, au centre du cercle, le symbole oriental des sexes. Polarité masculine unie à la polarité féminine.
Les deux Sphinges devant le chariot, une Sphinge noire et une Sphinge blanche, les pulsions contraires mais qui se stimulent entre elles. Les affronter l’une et l’autre jusqu’à les percevoir complémentaires sera l’étape à franchir pour l’Initiable.
Le Chariot est associé au signe zodiacal du Taureau pour deux raisons. La première, le maître du chariot porte des croissants de lune aux épaules, or le lieu d’exaltation de la lune est le signe du Taureau. La seconde, le Linguam, signe d’amour et de fécondation, est le symbole de la Vénus terrestre qui a son domicile dans le signe du Taureau.